jeudi 31 août 2017

Throwback Thursday livresque #43

Le Throwback Thursday livresque est un nouveau rendez-vous inspiré du "Throwback Thursday" d'Instagram, et créé par le blog BettieRose Books.
Le principe est simple : on partage chaque jeudi une lecture qui correspond à un thème donné.
Le récapitulatif des liens se trouve sur le blog BettieRose Books.

Le thème de cette semaine est :


Du bruit pour rien



Cette semaine, Bettie nous propose de présenter un livre que tout le monde a aimé sauf nous. Un livre m'est venu spontanément à l'esprit car sur sa fiche Livraddict, la seule qui lui a donné une mauvaise note... c'est bibi ! 🙈
Ce roman a fait parler de lui avant sa sortie. Annoncé comme un tout nouveau genre de dystopie, il fut même comparé à la célèbre (et incontournable) trilogie Hunger Games... Après l'avoir lu le jour de sa sortie, le verdict est tombé : j'ai été complètement déçue. Je ne m'attendais certes pas à un second Hunger Games, mais selon moi, ce roman comporte beaucoup trop de défauts... Pourtant, ses thématiques sont très intéressantes et actuelles... Il s'agit de...


Cody a toujours été fière d'être une One. Elle et son copain James font partie du 1% de la population choisi au hasard pour subir des modifications génétiques à la naissance. Les Ones sont beaux, doués, en pleine santé. En d'autres termes, ils sont parfaits.
Mais c'est loin de plaire à tout le monde. L'inquiétant mouvement Égalité persécute les Ones en les marginalisant chaque jour un peu plus. Jusqu'à remporter un procès qui rend leur existence illégale. Et tout à coup, être un One devient un danger de mort.
Face à la menace, Cody se rapproche d'un groupe radical mené par Kai, jeune leader passionné et charismatique. Les Ones n'ont plus le choix : se battre pour défendre leur identité... ou disparaître.

The Ones, de Daniel Sweren-Becker, traduit de l'anglais (américain) par Benjamin Kuntzer, Hugo Roman, collection New Way, 336 p., 17 €.


La conclusion de ma chronique : "je suis déçue par The Ones, annoncé comme une dystopie originale. Elle est pourtant originale par ses idées, par son intrigue. Mais les personnages restent plats et stéréotypés, énervants, et leurs réactions ne me semblent pas cohérentes. Je n'ai pas été touchée par leurs soucis. Ce roman offre certes de l'action et des rebondissements, mais ce n'est pas assez pour me retenir. Je n'ai pas accroché. La fin dévoile une suite, que je ne lirai pas. Point positif, il me donne néanmoins envie de me replonger dans Hunger Games."



Je vous souhaite de très belles lectures.

A bientôt pour une prochaine chronique ^^






mercredi 30 août 2017

Pumpkin Autumn Challenge 2017


Un challenge ? Sur le thème de l'automne ? Evidemment que je suis partante !
Le Pumpkin Autumn Challenge est organisé par la blogueuse et Booktubeuse Guimause. Cette toute première édition se déroulera du 1er septembre au 30 novembre.

Le principe est simple : on choisit un, deux ou les trois menus proposés. Le challenge est validé lorsqu'on a lu au moins un livre de chaque catégorie. C'est simple, sympa, chaleureux, comme l'automne ! ☕🌲🍁🍂🍃🍄🐻🐾

J'ai choisi deux menus, ma PAL n'étant pas assez fournie pour le troisième menu, L'Automne enchanteur :/
J'ai sélectionné parfois plusieurs romans dans une même catégorie car mon humeur est assez changeante... puis peut-être que c'est l'occasion de vous donner quelques idées de lecture !

La vidéo de présentation du challenge :





Ma PAL :



Menu L'Automne frissonnant


Hurlons dans les bois




La Crypte des morts-vivants




Menu L'Automne Douceur de vivre

Creepy, Spooky, Halloween




"Fall" in love





N'hésitez pas à participer vous aussi et à vous inscrire sur le groupe Facebook !

Edit du 11 septembre 2017 : je rajoute Vendetta de R.J. Ellory dans le menu Automne Frissonnant... ^^

Je vous souhaite de très belles lectures.

A bientôt pour une prochaine chronique ^^














mardi 29 août 2017

"Une Histoire des loups" d'Emily Fridlund

Une jeune louve dans le monde des hommes,
prédateurs et fanatiques

"— Les loups n'ont absolument rien à voir avec les hommes, en fait. S'ils le peuvent, ils les évitent."




Présentation de l'éditeur :

Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et un jeune enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce que, malheureusement, il soit trop tard.

Mon Avis

Lorsque son professeur d'histoire, M. Grierson, demande à Madeline le choix du sujet qu'elle a choisi pour le tournoi de l'Odyssée de l'Histoire, celle-ci lui répond : "— Je veux parler des loups. — Quoi, une histoire des loups ?"
Il faut dire que les loups, la nature en général, fascinent cette adolescente solitaire de 14 ans. Madeline, une jeune fille vraiment pas comme les autres. Quelque part dans le Minnesota, elle habite au bord d'un lac avec ses parents issus d'une ancienne communauté hippie. Elle est souvent seule, livrée à elle-même, extrêmement débrouillarde, adore la survie, la forêt et ses chiens. Au lycée, elle apprend que son ancien professeur d'histoire, M. Grierson, est accusé d'agression sexuelle. Des rumeurs circulent. Lily, cette camarade de classe qui l'obsède, serait à l'origine de cette accusation.
Puis, un événement vient bouleverser sa vie : l'arrivée d'une famille sur la rive opposée du lac. Elle fait la connaissance de Patra, la jeune mère de famille, et s'attache beaucoup à Paul, son fils de quatre ans. Le père, professeur d'université, est absent. Pour aider Patra, elle devient la baby-sitter de Paul, qui l'accompagne dans ses escapades en forêt. Bientôt, Madeline ne peut plus se passer de cette famille qui lui semble si normale... Mais l'apparition d'un personnage risque de changer sa vision des choses.

"Plus tard, je me réveillai et trouvai Patra enroulée autour de Paul. Dos à moi. Mais en s'approchant un peu, je pouvais sentir sa colonne incurvée à travers son anorak, toutes les petites vertèbres reliées les unes aux autres, tous les os révélés comme un secret. La nuit était tombée pour de bon, enfin. Au loin, le tonnerre grondait. Le vent avait fait naître des vagues, suffisamment fortes maintenant pour qu'on les entende s'écraser sur la grève, charriant les galets, en avant, en arrière. J'entendais les aiguilles des pins fouetter le toit de la maison. J'entendais Paul et Patra, leurs respirations syncopées.
 Heureuse. J'étais heureuse."

Avec ce premier roman d'Emily Fridlund, on est pris à la gorge dès les premières pages. Nous pressentons qu'un drame terrible va surgir d'un moment à l'autre. L'auteure a créé ici une atmosphère assez sombre, une ambiance dérangeante et le malaise s'installe durablement à la manière d'un roman de David Vann (cf. ma chronique sur Sukkwan Island). Pas d'énorme retournement de situation ici mais certains passages ne peuvent que susciter chez le lecteur un certain malaise. Emily Fridlund dénonce les travers de la nature humaine ainsi que les ravages de la religion, tout en plaçant la nature sur un piédestal. L'auteure est elle-même férue de nature, des forêts du Minnesota, là où elle a grandi.

"Les huit hectares de terrain sur la rive est de Still Lake. Voilà ce que je connaissais. Voilà tout ce que j'avais jamais prétendu connaître. Je connaissais les pins rouges et blancs au sommet de la colline, les bouleaux et les peupliers faux-trembles le long du rivage. Je connaissais le chèvrefeuille et les tamias, les vues du lac au coucher du soleil (...)."

A l'instar du style de David Vann, celui de la jeune professeure d'université ne touchera pas tous les lecteurs. C'est un style particulier, à la fois naïf, onirique et poétique. On suit Madeline dans ses réflexions parfois un peu farfelues, et même si j'ai beaucoup apprécié sa personnalité complexe, elle ne fera pas que des adeptes. De même, on apprend rapidement que Madeline, narratrice, est adulte lorsqu'elle relate son histoire. Nous avons donc régulièrement des allers-retours dans les années futures de Madeline, mais aussi dans son passé lorsqu'elle était enfant. Même si cette structure et ce style peuvent incommoder plus d'un, ils ont le mérite d'être originaux et extrêmement bien construits.


En bref, Une Histoire des loups est un premier roman magistral, doté d'un personnage principal très original et attachant à sa façon. Il y règne une tension, un malaise permanent à la David Vann, qui nous serre la gorge. Une Histoire des loups est un roman qui nous interpelle, qui nous interroge sur la nature humaine et les dérives de la société américaine. Même si le style et les allers-retours entre présent, passé et futur ne satisferont pas tous les lecteurs, ce roman a tous les traits d'un futur classique de la littérature américaine. Soyez-en sûrs, Emily Fridlund n'a pas fini de faire parler d'elle.





Une Histoire des loups (History Of Wolves), Emily Fridlund, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Juliane Nivelt, Gallmeister, collection Nature Writing, sortie le 17 août 2017, 296 p., 22,40 €. 


N'hésitez pas à rejoindre le groupe sur Facebook !



Pour tout savoir sur cet événement créé par Piko Books, c'est ici !




A bientôt pour une prochaine chronique ^^








lundi 28 août 2017

C'est Lundi, que lisez-vous ? #59

C'est l'heure du célèbre rendez-vous "C'est lundi, que lisez-vous ?", inspiré de It's Monday, What are you reading ?, repris par Galleane. Le récapitulatif des liens se fait sur son blog.


Chaque lundi, on répond à trois questions :
1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment ?
3. Que vais-je lire ensuite ?


Les deux dernières semaines, j'ai lu :



Une chose est certaine : je peine à lire lorsque je ne suis pas chez moi :/ La semaine dernière, j'étais partie dans les Côtes d'Amor. Et impossible de lire. La flemme totale. J'ai tout de même terminé ce week-end Une Histoire des loups d'Emily Fridlund. J'ai adoré ce premier roman, le personnage étrange de Madeline, ces multiples aller-retours dans le futur, le sujet difficile que l'autrice a voulu dénoncer. Bref, pas un coup de cœur mais sans aucun doute, un grand roman. Ensuite, j'ai lu ce week-end le fameux Frappe-toi le cœur, le nouveau Nothomb. Du grand art. J'ai adoré la manière dont Amélie Nothomb aborde la jalousie maternelle. Une réussite !


En ce moment, je lis :


Un triptyque écologiste qui raconte l'amour filial à travers le destin des abeilles.
Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l'apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire.
Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d'une exploitation menacée par l'inquiétante disparition des  abeilles ?
Chine, 2098. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d'un avenir meilleur. Mais, lorsque ce dernier est victime d'un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l'humanité.



Ma prochaine lecture :



Articles publiés il y a deux semaines :

Je vous souhaite une excellente semaine pleine de belles lectures.

A bientôt pour une prochaine chronique ^^






vendredi 18 août 2017

Rentrée littéraire 2017 : ma PAL

Après vous avoir présenté ma Wishlist, place à ma PAL spéciale rentrée littéraire ! Si j'ai la chance de pouvoir lire tous ces romans en avant-première, c'est grâce au Comité de lecture Cultura dont j'ai fait partie, à NetGalley et aux maisons d'éditions, comme Sonatine et les éditions de l'Observatoire. Un grand merci à eux !



Pour tout savoir sur la Rentrée littéraire du Net, un événement créé par Piko Books, cliquez ici !



La Disparition de Josef Mengele, d'Olivier Guez (Grasset)


Lu et approuvé !




L'Ecliptique, de Benjamin Wood (Robert Laffont)






Par le vent pleuré, de Ron Rash (Seuil)



Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d'ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s'appelait Ligeia, et personne n'avait plus entendu parler d'elle depuis un demi-siècle.
1969 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l'insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C'est l'époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d'un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d'une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin – avant de disparaître aussi subitement qu'elle était apparue.
À son macabre retour, les deux frères vont devoir rendre des comptes au fantôme de leur passé, et à leur propre conscience, rejouant sur fond de paysages grandioses l'éternelle confrontation d'Abel et de Caïn.



Une Histoire des loups, d'Emily Fridlund (Gallmeister)


Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et un jeune enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce que, malheureusement, il soit trop tard. Aussi troublant que poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le premier roman d’ Emily Fridlund a été acclamé par la critique et reconnu comme l’oeuvre d’un nouveau talent à suivre.



Gabriële, d'Anne et Claire Berest (Stock)


Septembre 1908. Gabriële Buffet, femme de 27 ans, indépendante, musicienne, féministe avant l’heure, rencontre Francis Picabia, jeune peintre à succès et à la réputation sulfureuse. Il avait besoin d’un renouveau dans son œuvre, elle est prête à briser les carcans : insuffler, faire réfléchir, théoriser. Elle devient «  la femme au cerveau érotique  » qui met tous les hommes à genoux, dont Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Entre Paris, New York, Berlin, Zürich, Barcelone, Étival et Saint-Tropez, Gabriële guide les précurseurs de l’art abstrait, des futuristes, des Dada, toujours à la pointe des avancées artistiques. Ce livre nous transporte au début d’un xxe  siècle qui réinvente les codes de la beauté et de la société.

Sortie le 23 août.


Demain sera tendre, de Pauline Perrignon (Stock)


Déjà lu et approuvé !


Une fille, un père. Un homme tendre et têtu, qui voit sa famille grandir et ses espoirs s’éteindre. Lui qui croyait à une France construite sur une gauche généreuse, sur un syndicalisme réformateur, une presse moderne et utopique, cet homme de convictions voit la mélancolie le gagner. Mais il a un foyer où vivent sa femme et ses quatre filles, et tout au fond de lui, il transmet le flambeau à la nouvelle génération. L’amour de la musique, des lettres, de la liberté. Ce texte repose sur une belle alchimie  : il expose avec franchise, humour et douceur le regard d’une fille sur son père parti trop tôt. Un premier roman remuant.

Sortie le 23 août.



Ces Rêves qu'on piétine, de Sébastien Spitzer (Editions de l'Observatoire)


Déjà lu et c'est mon coup de cœur de cette rentrée littéraire.


Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l'Allemagne nazie. L'ambitieuse s'est hissée jusqu'aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu'elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s'enfonce dans l'abîme, avec ses secrets.
Au même moment, des centaines de femmes et d'hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s'accrochant à ce qu'il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l'enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d'une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d'un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d'un homme et le silence d'une femme : sa fille.
Elle aurait pu le sauver.
Elle s'appelle Magda Goebbels.

Sortie le 23 août.



L'Absente de Noël, de Karine Silla (Editions de l'Observatoire)


Déjà lu et approuvé ! Un petit bijou.


Sophie, 20 ans, partie faire du bénévolat à Dakar, doit rentrer fêter Noël en famille. La table est mise, le dîner du réveillon est prêt, les guirlandes scintillent. Tout le monde l'attend. Mais Sophie ne rentre pas. Accident ? prise d'otage ? fugue ?
Sa mère Virginie, son beau-père Gabriel, sa demi-soeur Chloé, son grand-père René, et même Antoine, son père, et Fanny, son épouse : tous partent à sa recherche au Sénégal.
Virginie a l'impression que tout ce qu'elle a tenté de construire part à la dérive. Sa fille a disparu. Antoine et Gabriel s'affrontent violemment. Fanny lui voue une haine féroce.
Sans repères dans ce pays inconnu, tous sont forcés de dépasser leurs préjugés et de se confronter aux souffrances enfouies.

Sortie le 23 août.



Je suis ici pour vaincre la nuit, de Marie Charrel (Fleuve)


Déjà lu et approuvé !


"Il est désormais trop tard pour reculer. Trop tard pour ne pas sauter à pieds joints dans le cercle."
Paris-Alger-Ravensbrück. Trois lieux pour retracer l'existence d'Yvonne Bellot, née Yvonne Brunel-Neuville, dite " Yo Laur ", fille d'artiste, artiste elle-même et arrière-grand-tante auréolée de mystère de l'auteure et narratrice de ce livre.
Enfant douée dans l'ombre de son père, élève talentueuse en quête de modernité, observatrice singulière dans la casbah d'Alger, Yo Laur fut tout cela, et aussi une épouse toquée de son homme, une frondeuse, une aventurière... jamais une mère. Elle a traversé des décennies de progrès, de beauté et de sauvagerie mêlés, défié les normes de son genre, croisé les légendes, de Gertrude Stein à Charles Nungesser, vécu comme elle l'entendait avant de s'éteindre parmi les femmes et les enfants du camp où elle fut déportée.
En reconstituant le puzzle familial à l'aide des pièces d'archives et de son imagination, Marie Charrel a tenu le pari d'éloigner sa peintre des ténèbres de l'oubli. Au-delà du témoignage sur cette femme exceptionnelle, se font écho, à cent ans d'écart, deux existences qui résonnent d'un même désir : vaincre la nuit pour vivre libre.

Sortie le 24 août.



Le Camp des autres, de Thomas Vinau (Alma)



Lu et c'est un coup de cœur !


Un roman éblouissant sur la liberté de l'enfance, la nature et l'insoumission. Ou comment Gaspard, l'enfant de la forêt rencontre les personnages légendaires de la Caravane à Pépère qui défraya la chronique au début du XXe siècle.
Gaspard fuit dans la forêt. Il est accompagné d'un chien. Il a peur, il a froid, il a faim, il court, trébuche, se cache, il est blessé. Un homme le recueille. L'enfant s'en méfie : ce Jean-le-blanc est-ce un sorcier, un contrebandier, un timbré ? Une bande de saltimbanques surgit un beau matin. Ils apportent douze vipères pour que Jean-le-blanc en fasse des potions. L'enfant décidera, plus tard, de s'enfuir avec eux.
Cette aventure s'inspire d'un fait historique. En 1907, Georges Clémenceau crée les Brigades du Tigre pour en finir avec " ces hordes de pillards, de voleurs et même d'assassins, qui sont la terreur de nos campagnes ". Au mois de juin, la toute nouvelle police arrête une soixantaine de voleurs, bohémiens, trimardeurs et déserteurs réunis sous la bannière d'un certain Capello qui terrorisait et pillait la population en se faisant appeler la Caravane à Pépère. La démonstration de force de Clémenceau aboutira au final deux mois plus tard à de petites condamnations pour les menus larcins de cette confrérie errante de bras cassés.
" Je l'ai gardée au chaud cette histoire qui poussait, qui grimpait en nœuds de ronces dans mon ventre en reliant, sans que j'y pense, mes rêves les plus sauvages venus de l'enfance et le muscle de mon indignation. Alors j'ai voulu écrire la ruade, le refus, le recours aux forêts ", explique Thomas Vinau à propos ce quatrième roman puissant, urgent, minéral, mûri trois ans durant.

Sortie le 24 août.


Nulle part sur la terre, de Michael Farris Smith (Sonatine)


Lu également et c'est encore un coup de cœur pour ce beau roman noir !


Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n'a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.
Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d'arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C'est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l'attendent.
Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu'à un fil.
Michael Farris Smith possède un style et un talent d'évocation totalement singuliers qui vont droit au cœur du lecteur. Avec ces personnages qui s'accrochent à la vie envers et contre tout, il nous offre un magnifique roman sur la condition humaine.

Sortie le 24 août.


Gabrielle ou le jardin retrouvé, de Stéphane Jougla (Denoël)


Gabrielle a deux passions : la lecture et son jardin. Lorsqu’elle meurt accidentellement, le monde de Martin, son compagnon, s’effondre. Inconsolable, il s’efforce de maintenir vivant le souvenir de la femme qu’il aimait. Lui qui n’ouvrait jamais un livre et pour qui le jardin était le domaine réservé de Gabrielle, se met à lire ses romans et à entretenir ses fleurs. C’est ainsi qu’il découvre un secret que, par amour, Gabrielle lui avait caché. Ce secret bouleversera sa vie, mais lui permettra de surmonter son deuil d’une manière inattendue.

Sortie le 24 août.


N'écrire pour personne, d'A.L. Snijders (Editions de l'Observatoire)


Depuis le début du XXIe siècle, A.L. Snijders romance sa vie par épisodes, décrivant son quotidien en à peine une page. À travers souvenirs, observations, pensées intimes, chahuts et splendeurs de la vie contemporaine, le maître des « toutes petites histoires » nous fait découvrir les Pays-Bas, leurs bois verdoyants, leurs Apple Stores bondés ou leurs plages au sable gelé. Il raconte les couples infidèles qui bataillent, les amis de toujours aux discussions insolites ou les petites créatures sauvages qui, au détour d'un chemin, vous lancent une oeillade curieuse.
Autobiographie de l'infime, ces miniatures merveilleuses ou mélancoliques témoignent aussi de l'émergence d'un nouveau genre littéraire, aux confluences de la chronique journalistique, de la
fable, du journal intime, du blog, de la poésie et de la microfiction.

Sortie le 30 août.



Nitro Mountain, de Lee Clay Johnson (Fayard)


Lu et approuvé !


Dans une ancienne région minière des Appalaches ravagée par la pauvreté, l’ombre de Nitro Mountain s’étend sur la cohorte de laissés pour compte, junkies, piliers de comptoir, vauriens et marginaux sublimes qui y vivent. Jones, un musicien bluegrass qui se donne avec son groupe dans des bars glauques, prend sous son aile Leon, un jeune homme paumé qui ne se remet pas de sa rupture avec la séduisante, torturée et bouleversante Jennifer. Celle-ci a eu la mauvaise idée de tomber sous la coupe d’Arnett, un truand psychopathe aussi terrifiant que fascinant, reconnaissable au tatouage Daffy Duck qu’il porte au cou. Quand Turner, ex-flic cinglé à la gâchette facile qui a troqué son arme de service pour une arbalète, se met en tête d’arrêter Arnett, suspecté de meurtre, afin de regagner son insigne, les choses ont déjà commencé à tourner à l’aigre.
Un roman noir pénétrant, des personnages tordus, désespérés, et diablement attachants : Lee Clay Johnson fait une entrée fracassante en littérature à travers ce récit envoûtant, imbibé de whiskey et de drogues dures, sur fond de musique country.

Sortie le 30 août.



Aristonomia, de Boris Akounine (Louison Editions)



Aristonomia, premier volet de la trilogie Album de famille de Boris Akounine, un récit du XXe siècle russe.
Aristonomia est le premier volet de la trilogie Album de famille, sorte de récit du XXe siècle russe au travers du prisme du destin d'une famille. Le premier volume est consacré aux années 1910, à la révolution et la guerre civile. Le second, aux années 1920 et le dernier aux années 1930.
Mais Boris Akounine revendique également avec Aristonomia une entreprise littéraire expérimentale visant la synergie des deux vocations de l'écrivain : le dramaturge et l'érudit. Non pas un " projet commercial ", mais, dit-il, son " œuvre la plus personnelle ", en gestation depuis son adolescence.
D'affinité stendhalienne, cette œuvre l'est d'autant plus qu'elle met en récit un Julien Sorel de la Russie du début du XXe siècle. Anton Kloboukov, personnage central écartelé entre les deux moitiés contradictoires de la nation : la rouge et la blanche, comme en écho à d'autres romans russes majeurs tels que Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov ou Le Docteur Jivago de Boris Pasternak.
Avec, en filigrane, la quête philosophique d'un principe sublimatoire de la personnalité que le romancier-philosophe désigne par le terme d'aristonomie.

Sortie le 21 septembre.



Le Nègre violet, d'Alexandre Vertinski (Louison Editions)



Les Mémoires d'Alexandre Vertinski retracent la vie mouvementée d'un artiste unique et complet. Figure majeure et inimitable de l'art russe, poète, compositeur, chanteur, acteur, il a connu un succès retentissant en Russie comme à l'étranger et est devenu, après sa disparition, une référence pour les bardes et chansonniers russes et soviétiques.

Sortie le 19 octobre.



D'autres viendront se rajouter à cette longue liste, enfin si mon porte-monnaie me le permet... ^^

Je vous souhaite de très belles lectures, de très bonnes vacances ou bon courage si vous travaillez !

Rendez-vous ici sans faute le 28 août prochain pour mon C'est Lundi habituel !

A bientôt pour une prochaine chronique ^^




"L'Ecliptique" de Benjamin Wood

Art, réalité et illusion



Rentrée littéraire 2017

Présentation de l'éditeur

1972, sur l'île de Heybeliada au large d'Istanbul, le refuge de Portmantle accueille des artistes en burn-out. Knell, talentueuse peintre écossaise, y vit depuis une dizaine d'années quand son quotidien est chamboulé par l'arrivée de Fullerton, un nouveau venu instable, qu'elle retrouve bientôt noyé dans sa baignoire. Cet événement l'oblige à considérer d'un oeil différent ce refuge régi par des lois singulières. Elle replongera aussi dans sa jeunesse en Écosse et dans ses années de formation dans le Londres des sixties.
Après le succès du
Complexe d'Eden Bellwether, Benjamin Wood s'interroge, dans ce nouveau roman, sur la question de l'intégrité artistique et des conséquences parfois tragiques qu'elle peut engendrer, et sur la fragilité insoupçonnée de la frontière entre réalité et illusion. Doué d'une plume hypnotique qu'il met au service de personnages fascinants, il confirme ici tout son talent pour happer et surprendre le lecteur.

Mon Avis

Après avoir décroché le Prix du roman Fnac en 2014 avec Le Complexe d'Eden Bellwether, l'écrivain britannique Benjamin Wood revient cette année avec un roman en trois parties centré notamment sur l'art.

Portmantle est un lieu isolé du monde dans lequel les artistes, poètes, peintres, tentent de retrouver l'inspiration qu'ils ont perdue. C'est une sorte de petit paradis pour les artistes en tout genre, en mal d'inspiration. Knell y a posé ses valises en 1962. Elle est une jeune artiste peintre à succès qui a sombré dans une période de dépression. Elle cherche à se reconstruire dans ce cottage. Quickman, Pettifer et McKinney sont les plus anciens locataires.

"Dès le premier coup d'œil, nous sûmes qu'il était l'un des nôtres. Il avait le pas rapide du fugitif, l'empressement inquiet du soldat qui a vu une grenade tomber quelque part sur le sentier derrière lui."

Un jeune homme étrange, Fullerton, arrive sur l'île de Heybeliada. Son comportement bizarre et son caractère très perturbé troublent les résidents et surtout Knell, qui cherche à en savoir plus sur lui.

La deuxième partie nous coupe l'herbe sous le pied puisqu'on se retrouve subitement projetés une dizaine d'années en arrière avec Knell. Le narrateur nous explique tous ses projets artistiques, ses succès, les obstacles qu'elle a dû franchir. Mais ici, l'auteur m'a perdue : des descriptions excessivement longues, le rythme très lent ont plombé le récit. J'avais l'impression de faire du sur-place. Même si les techniques artistiques semblent intéressantes, j'ai clairement sauté certains passages pour enfin pouvoir comprendre ce qui est arrivé à Fullerton.

"Mais en art, la ténacité ne remplace pas l'inspiration. L'ivresse de la peinture tourne très vite à la confusion si vous n'y prenez garde, et personne ne peut vous aider à retrouver vos repères après cela. Sauf à le tenir fermement en main, le talent sombre dans des abîmes obscurs comme une corde au fond d'un puits, mais serrez-le trop fort et vous pouvez être certain qu'il vous fera sombrer aussi."

Quant à la troisième partie, j'ai eu du mal à terminer de la lire. Je n'ai pas adhéré au style de l'auteur, qui va beaucoup trop dans les détails. Même si la fin est surprenante, elle n'a pas suffit à m'enchanter.

En bref, L'Ecliptique a une thématique très intéressante, celle de l'art, de la réalité, de l'illusion, des artistes face à leur capacité à créer. Néanmoins, le style de l'auteur ne m'a pas séduite : on est trop dans les détails, trop dans le descriptif, si bien que la lecture devient pénible. Dommage car la fin reste une bonne surprise.

Merci au Comité de lecture Cultura et aux éditions Robert Laffont !



L'Ecliptique, de Benjamin Wood, traduit de l'anglais par Renaud Morin, Robert Laffont, coll. Pavillons, 504 p., 22 €, sortie le 17 août 2017.



Pour tout savoir sur la Rentrée littéraire du Net, un événement créé par Piko Books, cliquez ici !


A bientôt pour une prochaine chronique ^^