mercredi 28 février 2018

[Sorties Grands Formats] Ma sélection de mars 2018

Demain, ce sera déjà le mois de mars... enfin le printemps. Des livres fleurissent ici ou là et la sélection a été laborieuse tant il y a de belles pépites ! Vous avez envie de nouveautés, mais vous ne savez pas ce que vous réservent les maisons d'édition en ce mois de mars. Suivez le guide ^^ (surtout si vous aimez la littérature nord-américaine) ! 




Le 1er mars


My Absolute Darling, Gabriel Tallent (Gallmeister)


À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie. My Absolute Darling a été le livre phénomène de l’année 2017 aux États-Unis. Ce roman inoubliable sur le combat d’une jeune fille pour devenir elle-même et sauver son âme marque la naissance d’un nouvel auteur au talent prodigieux.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinski


Il est à toi ce beau pays, Jennifer Richard (Albin Michel)


Roman total par son ampleur, son ambition et sa puissance d'évocation, Il est à toi ce beau pays est la fresque tragique et monumentale de la colonisation de l'Afrique. Livrée aux appétits d'une Europe sans scrupules, elle est le théâtre d'un crime qui marque au fer rouge le XXe siècle. Sur trois continents, chefs d'Etat, entrepreneurs avides, explorateurs intrépides et missionnaires idéalistes agissent sous prétexte de civilisation.
Au fil d'un récit où se croisent héros inconnus et figures historiques, dont Léopold II, le « saigneur » du Congo, le pasteur George Washington Williams, l'aventurier David Livingstone, Joseph Conrad, Henry Morton Stanley ou encore Pierre Savorgnan de Brazza, Jennifer Richard nous donne le grand livre noir de l'Occident colonialiste. Et restitue, de la ruée vers les terres d'Afrique à l'instauration de la ségrégation aux États-Unis, le terrible destin d'une humanité oubliée.


Ce qu'est l'homme, David Szalay (Albin Michel)


Neuf hommes, âgés de 17 à 73 ans, tous à une étape différente de leur vie et dispersés aux quatre coins de l'Europe, essayent de comprendre ce que signifie être vivant. Tels sont les personnages mis en scène par David Szalay à la façon d'un arc de cercle chronologique illustrant tous les âges de la vie. En juxtaposant ces existences singulières au cours d'une seule et même année, l'auteur montre les hommes tels qu'ils sont : tantôt incapables d'exprimer leurs émotions, provocateurs ou méprisables, tantôt hilarants, touchants, riches d'envies et de désirs face au temps qui passe.
Et le paysage qu'il nous invite à explorer, multiple et kaléidoscopique, apparaît alors au fil des pages dans sa plus troublante évidence : il déroule le roman de notre vie.
Avec ce livre, finaliste du Man Booker Prize, le jeune auteur britannique offre un portrait saisissant des hommes du XXIe siècle et réussit, en disséquant ainsi la masculinité d'aujourd'hui, à dépeindre avec force le désarroi et l'inquiétude qui habitent l'Europe moderne.

Traduit de l'anglais par Etienne Gomez


Braconniers, Tom Franklin (Albin Michel)


Rarement un recueil de nouvelles aura été salué par tant d'éloges, évoquant les plus grands noms de la littérature : Faulkner, Hemingway, Carver. Tom Franklin appartient à cette lignée d'écrivains dont la voix singulière est imprégnée de l'atmosphère sombre et violente du Sud profond. Son Alabama natal est peuplé de chasseurs, pêcheurs, braconniers et pochards, ouvriers d'usine et agriculteurs. Englués dans des marécages pourrissants ou des rivières polluées, tous braconnent, chacun à leur manière. Ils réagissent parfois avec violence à la lente agonie d'un monde qui abandonne ses forêts luxuriantes et ses cours d'eau aux usines de pâtes à papier ou aux centrales électriques, et les entraîne inexorablement dans sa propre chute. Un univers sombre, violent et sans rédemption, hanté par l'image fantasmatique de l'Alaska, lointain symbole d'évasion et de pureté. Réédité pour la première fois vingt ans après sa parution, Braconniers mérite d'être redécouvert. L'auteur de La culasse de l'enfer, devenu un livre culte, fait déjà preuve d'un immense talent.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Lasquin


La Ville gagne toujours, Omar Robert Hamilton (Gallimard)


2011 au Caire. Des cris et des plaintes s'élèvent dans les rues. Des cailloux, des grenades et des slogans pleuvent sur l'armée. Des femmes sont violentées. Les hôpitaux débordent, tout comme les morgues. Le peuple égyptien se dresse contre le régime de Moubarak. Khalil, Mariam, Hafez et les autres organisent la résistance. Khalil a quitté les Etats-Unis pour venir se battre auprès des siens. Mariam soigne les blessés, ravitaille les infirmeries, aide à faire libérer les opposants qui ont été arrêtés. Hafez documente les combats et poste ses photos sur les réseaux sociaux. Ensemble, ils animent le collectif Chaos, une arme de communication multi-supports qui leur permet de diffuser informations, émissions, vidéos et appels à manifestation. Chaque fois qu'ils descendent dans la rue, ils sont portés par le même espoir d'un avenir meilleur dans un monde plus juste. La révolution est en marche, qui changera pour toujours le sens de leurs vies. Le sentiment d'urgence, la bravoure et l'intensité qui traversent de part en part La ville gagne toujours en font un premier roman remarquable. Aussi poétique qu'engagé, l'hymne à la liberté d'Omar Robert Hamilton se fait l'écho d'une révolution - qui a tant promis et tant compté - et celui de toute une génération.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sarah Gurcel


Darling Days, iO Tillett Wright (Seuil)


New York, 1985, 3e Rue, territoire des SDF, des junkies, des pseudo-artistes de génie. Au milieu des travestis et des punks, iO Tillett Wright naît sous les auspices rayonnants de Nan Goldin (sa marraine) et de Jean-Michel Basquiat (un ami de son père).
Celui qui dès les premières années d'école décidera qu'il est un garçon plutôt qu'une fille, qui deviendra l'un des porte-parole de la communauté LGBT aux États-Unis, s'est construit dans la pauvreté et la violence de cette rue, de cette ville et surtout de cette mère accro aux médicaments et aux revirements d'humeur dévastateurs.
Son enfance, qu'il raconte avec recul et un sens du tragi-comique réjouissant, lui aura appris à suivre son instinct de survie, à finir les assiettes des voisins pour ne pas défaillir, à trahir sa mère fusionnelle en la dénonçant à la Protection de l'enfance.
Dans ce récit d'apprentissage bien loin des darling days annoncés, iO Tillett Wright livre sans fard ses réflexions sur les normes qui enferment, sur la question du genre, sur l'amour filial et sur une vie qu'il s'est inventée et réinventée jusqu'à enfin devenir lui-même.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Charles Recoursé




Contes étranges, Nathaniel Hawthorne (Libretto)


Les seize histoires réunies dans Contes étranges ont été rédigées au cours des vingt années qui précédèrent la publication du chef-d'oeuvre de Nathaniel Hawthorne, La Lettre écarlate (1850). Les choix établis par Edouard-Auguste Spoll mettent en lumière les multiples facettes du talent de l'auteur. De La Marque de naissance à La Grande Figure de pierre en passant par Mr Wakefield ou L'Image de neige, ils témoignent de la maîtrise absolue de l'auteur quand il s'agit d'analyser la condition humaine et la société puritaine.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Edouard-Auguste Spoll



Le Silence et la fureur, Nicolas D'Estienne d'Orves et Natalie Carter (XO Editions)


Un lac perdu de l'Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon.
Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars.
Il y a dix ans, un drame l'a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d'effrayantes douleurs.
Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau.
Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l'île et que tout le monde surnommait le " petit prince ".
Un futur pianiste de génie, comme son père.
Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite.
Et du silence jaillira bientôt la fureur.


La Fille qui n'existait pas, Natalie C. Anderson (PKJ)


Tina ne vit pas, elle survit sur le toit d'un immeuble des bas-fonds de Sangui. Cambrioleuse la plus habile d'un gang kényan, elle ne pense qu'à une chose : venger sa mère assassinée par son ancien employeur, le nabab blanc M. Greyhill. L'occasion se présente enfin quand on lui demande de s'introduire dans la luxueuse villa de ce dernier. Prise sur le fait par Michael, le fils Greyhill avec lequel elle a grandi, Tina commence à douter. Submergés par les souvenirs de leur enfance,
les deux jeunes gens décident de passer un marché... Entre les rues inquiétantes de Sangui et la guerre qui menace son village natal, Tina voit sa vengeance prendre un tournant qu'elle n'aurait jamais pu imaginer...

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Julie Lafon



Le Dernier saut, Alexandra Sirowy (PKJ)


Au début de l'été, Ben, le demi-frère adoré de Lana, disparaît sous ses yeux. Les vacances suivent leur cours, mais les fêtes sur la plage et les premiers émois amoureux sont teintés d'inquiétude. Quand Lana et ses amis trouvent le corps de Maggie, l'ex-petite amie de Ben, tout est remis en question : ce dernier est-il mort ? Maggie est-elle impliquée ? Et si Lana était la prochaine victime sur la liste ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Noémie Saint Gal





Les Chasseurs de gargouilles, John Freeman Gill (Belfond)


Sauver de la destruction les splendeurs architecturales du New York des années 70, c'est la mission que se donnent Nick et son fils de 13 ans, Griffin. Un projet fou ? Sans doute, pense Griffin. Mais si cela peut aider son père à continuer d'espérer... Un très beau roman sur les liens familiaux, la passion et le passage à l'âge adulte.
La vie de Griffin Watts, 13 ans, tombe en lambeaux. Ses parents viennent de se séparer, sa sœur aînée, Quigley, se désintéresse complètement de son cas, se réfugiant dans ses relations amoureuses quelque peu douteuses et, pour couronner le tout, l'argent se fait rare dans la famille Watts... Déboussolé, mais idéaliste, Griffin ne peut se résoudre à couper les ponts avec les siens, et tente de sauver ce qui reste de sa relation avec son père. Nick, antiquaire passionné, saute sur l'occasion : son fils est menu, débrouillard, c'est assurément une recrue très intéressante. Il l'entraîne alors dans un projet fou, récupérer des gargouilles sur les immeubles new-yorkais, précieux témoignages d'un autre temps, d'une histoire architecturale bouleversante, sacrifiés peu à peu sur l'autel du modernisme. Terrifié mais prêt à tout pour gagner l'estime de son père, Griffin accepte le défi et se lance dans la chasse la plus fantastique de sa vie... Mais la folie de Nick ne semble pas avoir de limites, et les voilà mêlés au vol du siècle, celui de la façade en fer forgé d'un vieux building, destinée à être détruite...

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Sylvie Homassel



Le 07 mars



Mille petits riens, Jodi Picoult (Actes Sud)


Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une em­ployée modèle. Une collègue appréciée et respectée de tous. La mère dévouée d’un adolescent qu’elle élève seule. En prenant son service par une belle journée d’octobre 2015, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer.
Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la venue au monde de leur premier enfant. Le petit garçon qui vient de naître se porte bien. Pourtant, dans quelques jours, ses parents repartiront de la Maternité sans lui.
Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d’avoir tué le bébé d’un couple raciste, elle se dit qu’elle tient peut-être là sa première grande affaire. Mais la couleur de peau de sa cliente, une certaine Ruth Jefferson, ne la condamne-t-elle pas d’avance ?
Avec ce nouveau roman captivant et émouvant, Jodi Picoult aborde de front le grand mal américain et nous montre – à travers les petits riens du quotidien, les pas vers l’autre – comment il peut être combattu.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie Chabin


La Note américaine, David Grann (Globe)


L'histoire vraie, trouble et tortueuse d'une série de meurtres qui comptent parmi les plus mystérieux et les plus monstrueux de l'Histoire des Etats-Unis. Dans les années 1920, les hommes les plus riches au monde étaient Amérindiens, et appartenaient à la tribu des Osages. Une fois le pétrole découvert sous leurs terres, dans l'Oklahoma, ils se sont mis à rouler dans des automobiles conduites par des chauffeurs, se sont fait construire de belles demeures et ont envoyé leurs enfants étudier en Europe. Puis, un par un, les Osages ont commencé à disparaître dans d'étranges circonstances. Dans ce Wild West où se croisaient desperados et magnats du pétrole, ceux qui osaient enquêter sur cette tuerie étaient assassinés à leur tour... Le nombre de morts ne cessant d'augmenter, le FBI se saisit de l'affaire, et perça les mystères d'une gigantesque conspiration, mettant au jour une série de crimes aussi choquante qu'effrayante. Fondé sur des années de recherche, La Note américaine est un chef-d'oeuvre de narrative nonfiction : David Grann mène l'enquête, et chacune de ses découvertes amène son lot de surprises sinistres, de rebondissements et de secrets lourds à porter. Un livre percutant, d'une grande puissance, qui constitue un témoignage littéraire bouleversant.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cyril Gay




Passager 23, Sebastian Fitzek (Archipel)


Imaginez un lieu isolé.
Un lieu où disparaissent, année après année, des dizaines de personnes...
Sans laisser de trace. Un lieu rêvé pour des crimes parfaits.
Bienvenue à bord. La croisière ne fait que commencer...








La Disparition de Stephanie Mailer, Joël Dicker (De Fallois)


30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres.
L’enquête, confiée à la police d’État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque.
Avant de disparaître à son tour dans des conditions mystérieuses.
Qu’est-il arrivé à Stephanie Mailer?
Qu’a-t-elle découvert?
Et surtout: que s’est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea ?


Sleeping Beauties, Stephen King et Owen King (Albin Michel)

Un phénomène inexplicable s'empare des femmes à travers la planète : une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil et si l'on tente de les réveiller, on prend le risque de les transformer en véritables furies vengeresses.
Bientôt, presque toutes les femmes sont touchées par la fièvre Aurora et le monde est livré à la violence des hommes.
À Dooling, petite ville des Appalaches, une seule femme semble immunisée contre cette maladie. Cas d'étude pour la science ou créature démoniaque, la mystérieuse Evie échappera-t-elle à la fureur des hommes dans un monde qui les prive soudainement de femmes ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch


Le 08 mars


Une autre histoire, Sarah Naughton (Sonatine)

La vérité n'est jamais là où on l'attend.
Élevée par un père violent et une mère soumise, Mags a fui l'Angleterre dès qu'elle a pu pour devenir une brillante avocate à Las Vegas. Lorsqu'elle apprend que son jeune frère, Abe, a été victime d'un accident et se trouve dans le coma, elle revient pour la première fois depuis longtemps à Londres. Là, elle a la surprise de rencontrer sa petite amie, Jody, dont il ne lui avait jamais parlé. Elle est plus surprise encore quand Jody, inconsolable, lui révèle qu'il ne s'agit pas d'un accident mais d'un suicide. Dépressif, Abe s'est jeté par la fenêtre. Peu à peu, la version officielle semble néanmoins présenter d'étranges incohérences. Jody dit-elle toute la vérité ? Était-elle vraiment la petite amie d'Abe ou une experte en manipulation ?
À ce stade du résumé, votre opinion est sans doute déjà faite. Jody est coupable, elle a d'une façon ou d'une autre participé à la chute d'Abe, Mags va découvrir la vérité. C'est du tout cuit : un thriller de plus parmi tant d'autres. Eh bien, détrompez-vous. Si les apparences sont en effet trompeuses, vous n'imaginez pas à quel point. Vous êtes surtout loin de vous douter avec quelle maestria Sarah Naughton vous manipule.
Vous croyez lire une histoire et c'en est une autre, bien plus captivante, qui va se dévoiler.

Traduit de l'anglais par Pierre Szczeciner 


Le 14 mars



L'Archipel du chien, Philippe Claudel (Stock)


« Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que  quelque chose allait se produire.
Ce fut déjà et cela dès l’aube une chaleur oppressante, sans  brise aucune. L’air semblait s’être solidifié autour de l’île,  dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait  ça et là l’horizon quand il ne l’effaçait pas : l’île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de  meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des  vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient  liquides. Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d’une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits.
On ne pouvait y jouir d’aucune fraîcheur.
Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à  propos de laquelle on aurait pu se dire qu’on l’avait rêvée,  ou qu’elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche,  de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d’heure en  heure l’odeur s’affirma. Elle s’installa d’une façon discrète,  pour tout dire clandestine. »




Le 15 mars



Jesse le héros, Lawrence Millman (Sonatine)


Un roman exceptionnel, mystérieusement resté inédit en France depuis sa parution en 1982.
1968, Hollinsford, New Hampshire. Elevé par son père, Jesse a toujours été un outsider au comportement inquiétant, rejeté par les autres enfants du village. Avec l'adolescence, les choses ne s'arrangent pas. On l'accuse aujourd'hui d'avoir violé une jeune fille, on le menace d'un placement en institution spécialisée. Mais tout ce qui préoccupe Jesse, ce sont les images du Vietnam, qu'il suit obsessionnellement à la télévision, celles de cette guerre où est parti son frère Jeff, qu'il idolâtre. Lorsque celui-ci, démobilisé, revient au pays, rien ne se passe comme Jesse l'espérait. Et c'est pour notre héros le début d'une escalade meurtrière à la noirceur extrême.
Entre le Holden Caulfield de L'Attrape-coeur et le Patrick Bateman d' American Psycho, Jesse est difficile à situer. Est-il la victime d'un handicap mental, d'un contexte familial perturbé, d'une société où fleurissent les images violentes, ou bien un tueur en série sans empathie, capable d'éliminer ses contemporains aussi facilement que ces rats sur lesquels il aime tirer ? Lawrence Millman nous abandonne entre ces hypothèses perturbantes, jusqu'aux dernières pages du livre et leur étonnante conclusion.
Un chef-d'oeuvre du noir enfin extirpé de l'oubli.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claro


Tout autre nom, Craig Johnson (Gallmeister)


Comme chaque année, le shérif Walt Longmire s’apprête à traverser le morose hiver des hautes plaines du Wyoming lorsque son ancien mentor, Lucian Connally, lui demande de s’occuper d’une affaire douloureuse. Dans un comté voisin, l’inspecteur Gerald Holman s’est suicidé dans sa chambre d’hôtel, et Lucian veut savoir ce qui a poussé son vieil ami à se tirer deux balles dans la tête. La curiosité de Walt est piquée, car deux balles, c’est une de trop. En feuilletant les dossiers de Holman, il découvre que ce dernier enquêtait sur une série de disparitions récentes de jeunes femmes dans un rayon de quinze kilomètres. Walt se lance dans une enquête haletante, bien décidé à percer ce mystère. Le dixième roman de Craig Johnson défile sous nous yeux à la vitesse d’un train lancé à toute allure. Tout autre nom est une aventure emplie d’énergie et d’humanité.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides


La Faucheuse, tome 2 : Thunderhead, Neal Shusterman (Collection R)


"Les humains apprennent de leurs erreurs. Moi pas. Je ne commets jamais d'erreur."
Le Thunderhead, l'intelligence artificielle qui gouverne le monde, a interdiction de se mêler des affaires de la communauté des faucheurs.
Il ne peut qu'observer... et il n'aime pas ce qu'il voit.
Véritable best-seller aux États-Unis, ce deuxième tome de la trilogie La Faucheuse est en cours d'adaptation par les studios Universal.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Stéphanie Leigniel




Le Ciel est à nous, Luke Allmut (Cherche Midi)


Rob Coates vit en Cornouailles et partage son existence solitaire entre l'alcool et les aventures d'un soir. La brume ne se lève que lors de ses promenades aux airs de pèlerinages : Rob retourne sur les lieux où il a emmené son jeune fils Jack. Il prend alors des photos panoramiques qu'il poste sur son site, baptisé " Le ciel est à  nous ". Derrière ces rares moments de grâce se dévoile, par instantanés, ce que cache la détresse de Rob : l'amour avec Anna, son ex-femme, la réussite professionnelle, un fils chéri, leur complicité partagée. Et puis le drame, et un champ de ruines.
Rob fait de son mieux pour se détruire à petit feu, mais une découverte va le forcer à se remettre en question. Il lui faudra revenir aux sources de sa peine et projeter une lumière nouvelle sur son histoire.
Au-delà  du chagrin et de la culpabilité, pourra-t-il trouver la paix et se réconcilier avec le monde ?
Le ciel est à nous a été écrit alors que Luke Allnutt, époux et père de famille, débutait une chimiothérapie. Dans ce voyage jusqu'au bout de la peine et de l'acceptation, c'est pourtant la beauté de la vie qu'Allnutt nous donne à voir au travers d'une écriture hyperréaliste profondément émouvante. Cette voix est celle d'un homme ordinaire, confronté au défi immense de se pardonner pour réapprendre à aimer.


Traduit de l'anglais par Anne-Sophie Bigot



Le 21 mars


Laisse moi en paix, Clare Mackintosh (Marabout)


Il y a deux ans, Tom et Caroline Johnson, ne pouvant supporter de vivre l'un sans l'autre, ont choisi de se donner la mort. Leur fille Anna, incapable d'accepter leur décision de se suicider, peine depuis à se remettre de leur disparition. Devenue maman à son tour, elle ressent profondément l'absence de sa mère, et est déterminée à découvrir ce qui est vraiment arrivé à ses parents. Mais alors qu'Anna fouille le passé, quelqu'un tente de l'en empêcher. Il est parfois plus sur de rester dans le mensonge.

Traduit de l'anglais par Mathieu Bathol




Le 22 mars



Possession, Paul Tremblay (Sonatine)


Après Rosemary's Baby et L'Exorciste, le nouveau classique de l'horreur.
Malgré une mère alcoolique et un père au chômage, la famille Barrett tente de mener une vie ordinaire dans la tranquille banlieue de Beverly, Massachusetts, jusqu'au jour où leur fille de 14 ans, Marjorie, commence à manifester les symptômes d'une étrange schizophrénie. Alors que des événements de plus en plus angoissants se produisent, les Barrett décident de faire appel à un prêtre, qui ne voit qu'une seule solution : l'exorcisme. À court d'argent, la famille accepte l'offre généreuse d'une chaîne de télévision ; en contrepartie, elle suivra la guérison de Marjorie en direct. L'émission connaît un succès sans précédent. Pourtant, elle est interrompue du jour au lendemain sans explications. Que s'est-il passé dans la maison des Barrett ?
Avec ce thriller terrifiant d'une rare intelligence, Paul Tremblay réinvente l'horreur à l'ère des médias, de l'avènement de la télé-réalité et de la culture pop. Possession fait partie de ces quelques livres susceptibles de nous procurer des émotions nouvelles, qui continuent à nous hanter bien après la dernière page.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hubert Tézenas


Mange tes morts, Jack Heath (Super 8 Editions)


Cameron Hall, 14 ans. Disparu en rentrant de l’école ; rançon exigée. L’horloge tourne, la police est impuissante : c’est une mission pour Timothy Blake.
Timothy (nom de code « le pendu ») a un don. Il lit dans l’esprit des gens. Comprend tout avant tout le monde. Résout les énigmes les plus ardues. Le genre à s’ennuyer avec un Rubik’s Cube ou à connaître votre numéro de sécurité sociale par cœur. Mais Timothy a aussi un problème. Pas le fait d’être pauvre, non. Pas le fait d’être affublé d’un coturne toxicomane et parano prénommé Johnson. Un vrai problème, un problème, disons, comportemental. Qui fait que même le FBI répugne à travailler avec lui. Une vie sauvée, une récompense : ainsi fonctionne Timothy. Mais cette fois, et malgré l’appui de l’agent spécial Reese Thistle, il se pourrait que notre sympathique génie psychopathe ait trouvé à qui parler.
Ce thriller survolté et sans tabou ne vous laissera aucun répit. Accessoirement, il se pourrait qu’il vous incite à devenir végétarien.

Traduit de l'anglais (Australie) par Charles Bonnot




Le 28 mars



Les Terranautes, T.C. Boyle (Grasset)


Une gigantesque biosphère sous verre, plantée quelque part dans l’immensité de l’Arizona par la volonté démiurgique d’un milliardaire passionné de sciences. Une mer intérieure, une forêt tropicale, une mini-savane, un élevage de chèvres, et surtout, huit scientifiques – quatre hommes et quatre femmes – enfermés dans cette serre géante pendant deux ans, pour tester la résistance de l’être humain, sa capacité à vivre en autarcie, et observer la naissance d’un biotope, voilà le cadre du dernier roman de T.C. Boyle. Ce dispositif – qui a réellement été mis en place dans les années 90 aux États-Unis – permet au grand romancier de poser son regard féroce sur l’être humain en plaçant ses personnages sous une loupe grossissante. Au-delà de l’expérimentation scientifique, Boyle s’intéresse surtout aux interactions de huit personnes enfermées dans une promiscuité infernale pendant deux ans, obsédées par le principe que rien ne doit «  ni entrer ni sortir  », obsédées aussi par la nourriture, et par le sexe, bien sûr. 
L’expérience nous est racontée par trois voix en alternance : celle de la très sérieuse Dawn, en charge des animaux dans la serre, celle de Ramsay, hédoniste et séducteur, responsable de la communication, et, de l’autre côté de la vitre, celle de Linda, l’amie de Dawn et néanmoins dévorée de jalousie à son égard, car reléguée dans l’équipe de soutien et obligée de commenter les événements de l’extérieur. À l’intérieur de la bulle, on travaille jusqu’à l’épuisement, simplement pour nourrir les huit terranautes, on cuisine à tour de rôle avec les moyens du bord en redéfinissant sans cesse les notions de faim et de satiété, mais on doit aussi se livrer à des mises en scène élaborées pour communiquer au monde extérieur une impression de bonheur. Car il ne faut pas oublier la publicité et les sponsors. Mais lorsque les projecteurs s’éteignent, les rivalités éclatent, et les attirances aussi. Quand Ramsay séduit Dawn, et quand cette dernière tombe enceinte, toute l’expérimentation est menacée…
T.C. Boyle nous plonge ici dans un huis clos qui ressemble fort à une émission de télé-réalité. Son humour est plus féroce et plus efficace que jamais.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Bernard Turle




Sur un mauvais adieu, Michael Connelly (Calmann-Lévy)


Missions « haute tension » pour Bosch : traquer un violeur en  série et retrouver un héritier que certains refusent de voir apparaître  dans le tableau. Glaçant et émouvant.
À présent inspecteur de réserve au San Fernando Police Department,  Harry Bosch est un jour contacté par un magnat de l’industrie  aéronautique qui, sentant sa mort approcher, souhaite savoir s’il a  un héritier. Dans sa jeunesse, le vieil homme a dû quitter sa petite  amie sous la pression de sa famille. Aurait-elle eu un enfant de  lui ? Cette question n’étant pas du goût du conseil d’administration  avide de se partager le gâteau, Bosch est vite menacé. Pour corser  le tout, ses collègues du commissariat ne parviennent pas à mettre  la main sur un violeur en série particulièrement redoutable…

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin


Voici pour cette sélection de grands formats du mois de mars ! J'espère qu'elle vous aura donné des idées de lecture. N'hésitez pas à me dire quel livres vous tentent !

Demain, rendez-vous ici pour découvrir ma sélection poches du mois de mars !

Je vous souhaite de très belles lectures.

A bientôt ^^