dimanche 28 octobre 2018

Premières lignes #49 : "Le Sillage de l'oubli" de Bruce Machart

Ce rendez-vous hebdomadaire a été créé par Ma Lecturothèque.

Le principe est simple : il s’agit de présenter chaque semaine l’incipit d’un roman.

Ce rendez-vous est très intéressant car il nous permet de découvrir en quelques lignes un style, un langage, un univers, une atmosphère.

On choisit le livre que l'on veut : un coup de cœur, une lecture actuelle, un livre de sa PAL, un emprunt à la bibliothèque...




J'ai envie aujourd'hui de partager avec vous les premières lignes d'un premier roman américain qui d'emblée m'a prise à la gorge. C'est un titre de la collection Totem des éditions Gallmeister que j'ai acheté d'occasion. Vu l'amertume de ce début prometteur, ce sera, je pense, l'une de mes prochaines lectures. Bonne découverte.




Texas, 1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu’il a jamais aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l’homme entraîne ses enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course, montés par Karel, et les paris qu’il lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l’enjeu est tout autre lorsqu’un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage l’avenir des quatre frères. Karel s’élance alors dans une course décisive, avec pour adversaire une jeune fille qui déjà l’obsède.







Moisson hivernale

Février 1895




       Tant de sang, elle avait perdu tant de sang que lorsqu'il se réveilla dans des draps trempés et qu'il la trouva contre lui, recroquevillée sur le flanc, la peau moite de sueur, gémissante et un chapelet entortillé entre ses doigts crispés, Vaclav Skala sourit en pensant qu'elle venait de perdre les eaux. Il repoussa l'édredon, un cadeau de mariage que leur avait envoyé sa mère restée au vieux pays, et il embrassa Klara sur le front avant de se lever pour aller allumer la lampe. Il gratta une allumette, et alors il les découvrit qui avaient formé des traînées rouges le long de ses jambes et s'étaient collées aux poils drus de ses cuisses : les traces sombres du sang déjà à moitié séché de sa femme.
       Et le sang continuait de couler. Il sella son cheval et, frissonnant sous le ciel noir et sans nuages, il se hâta d'aller chercher Edna, la sage-femme, à la ferme de Janek. A leur retour, les yeux de Klara étaient ouverts mais si vitreux qu'ils comprirent qu'elle ne devait plus y voir bien clair. Ses lèvres pâles balbutiaient une ultime prière muette pour que l'enfant parvienne à naître ou que sa propre vie ne s'échappe pas encore, on n'aurait su le dire.
       Quand le bébé, leur quatrième garçon, arriva le corps souillé de sang et maculé de caillots, il semblait avoir été arraché à la chair de sa mère plutôt que simplement mis au monde. Klara était perdue, et Edna concentra toute son attention sur ce qui avait pu être sauvé : elle pinça l'orteil de la petite créature pour que la respiration se déclenche et lui nettoya la peau avec un linge trempé dans du lait tiède et de l'eau avant de l'emmailloter dans une couverture.
       Debout au pied du lit, Vaclav Skala broyait entre ses molaires une bouillie de tabac filandreuse et désormais insipide qu'il avait commencé à mâchonner une demi-heure auparavant. Il observait Edna, une jeune femme menue aux hanches étroites et aux longs cheveux aussi noirs que ses yeux. Elle empila des oreillers sous les omoplates et derrière la nuque de la morte avant de poser le bébé sur le ventre de sa mère. Saisissant un sein de Klara entre le pouce et l'index, elle pinça le mamelon pour que le bébé puisse le prendre. La petite chose agita les mains en tous sens autour de son visage et les jambes sous la couverture ; Edna le plaqua résolument contre le sein jusqu'à ce qu'il creuse les joues et que sa bouche le trouve.
       — Le vrai lait est pas encore monté, mais il va peut-être pouvoir téter un peu de lait jaune. Va falloir qu'on lui trouve une nourrice. Il y a plusieurs femmes au nord du comté qui pourraient s'en occuper. 
       Vaclav recula jusqu'au seuil de la porte et jeta un coup d'oeil à travers le couloir obscur, en direction de la chambre où dormaient ses trois autres fils.
       — C'est pas la seule chose qu'il va falloir qu'on trouve, bon Dieu. Qu'il prenne ce qu'il y a encore de sa mère tant qu'il peut. Le reste, il l'a déjà pris.



Le Sillage de l'oubli (The Wake of Forgiveness), Bruce Machart, traduit de l'américain par Marc Amfreville, Gallmeister, collection Totem, n°32, juin 2013, 10,50 €, format Kindle : 9,99 €.


Bon dimanche !


Bérangère

mardi 16 octobre 2018

[Blog] "Les Mots de Junko" change de nom pour "In Books We Trust"

Hello :)

Vous l'avez sûrement remarqué, il y a du nouveau sur le blog. Nouveau décor... et nouveau nom ! Pourquoi tous ces changements ? Je vous dis tout en quelques lignes.



"Les Mots de Junko" est donc devenu "In Books We Trust".
J'avais imaginé, avant de mettre le blog en ligne, un nom qui regroupe en quelques mots toutes mes passions : l'écriture ("Les Mots") et la littérature japonaise, les mangas et l'animation (d'où le prénom japonais féminin "Junko"). Mais voilà, en deux ans, beaucoup de changements ont eu lieu : je n'écris plus ; et mes lectures ont pris des chemins différents. Je me suis tournée vers les romans noirs, les thrillers, les contemporains, la littérature nord-américaine... En conséquence, je devais changer le nom du blog, qui ne me correspondait plus.

Pourquoi "In Books We Trust" ?

Tout simplement, j'ai détourné la devise des Etats-Unis, "In God we trust". Ce nouveau nom reflète l'amour que nous avons pour les livres. Puis, c'est un clin d’œil à l'Amérique que j'affectionne beaucoup.

Les projets du blog

Mis à part ce nouveau "design" et ce nouveau nom, il n'y aura pas d'autres changements majeurs pour l'instant. Je manque de temps en ce moment, mais je ne vous oublie pas ! Je tente de publier de façon régulière mais mon projet professionnel prend plus de temps que prévu... Les articles sur les sorties mensuelles sont maintenus et les avis lecture aussi, bien entendu ! Même si je ne publie plus régulièrement comme avant, je n'ai pas l'intention d'abandonner le blog, bien au contraire :)
Si je surmonte ma timidité, je pourrais envisager de réaliser quelques stories sur Instagram, pourquoi pas. Ce sera bien sûr des avis lecture spontanés ou des présentations de mes réceptions. En tous cas, j'y réfléchis !

Mes nouveaux profils sur les RS

Je vous transmets les liens de mes nouveaux profils / pages sur les réseaux sociaux ! N'hésitez surtout pas à me suivre ou à m'envoyer des demandes d'amis !

Twitter : @inbooksweblog
Livraddict : In Books We Trust


Je vous souhaite de très belles lectures !

A bientôt ^^


Bérangère

dimanche 7 octobre 2018

Premières lignes #48 : "La nature des choses" de Charlotte Wood

Ce rendez-vous hebdomadaire a été créé par Ma Lecturothèque.

Le principe est simple : il s’agit de présenter chaque semaine l’incipit d’un roman.

Ce rendez-vous est très intéressant car il nous permet de découvrir en quelques lignes un style, un langage, un univers, une atmosphère.

On choisit le livre que l'on veut : un coup de cœur, une lecture actuelle, un livre de sa PAL, un emprunt à la bibliothèque...




Aujourd'hui, je vous propose de lire les premières lignes de La Nature des choses de Charlotte Wood, qui avait fait parler de lui l'année dernière lors de la rentrée littéraire. Dans la lignée des romans de Margaret Atwood et de Naomi Alderman, il vient de paraître en poche, et j'ai hâte de découvrir enfin cette histoire. Bonne lecture !


Droguées et kidnappées, dix jeunes femmes se réveillent prisonnières dans une ancienne ferme isolée en plein désert australien. Le crâne rasé, vêtues d'habits étranges, enchaînées, elles sont surveillées par trois geôliers, vicieux et imprévisibles, embauchés par une mystérieuse agence. Un jour, la nourriture vient à manquer. Pour elles comme pour eux. Et les proies se changent en prédatrices.



PREMIERE PARTIE

Eté





       Il y avait donc des kookaburras, ici. Ce fut la première chose que se dit Yolanda dans le matin sombre. (Et aussi, Où sont mes clopes ?) Deux kookaburras lançant une suite décousue de caquètements perçants, un chant d'oiseau avant le lever du soleil, retentissant, démentiel.
       Elle sortit du lit et sentit des planches rugueuses sous ses pieds. Sur sa peau, l'étoffe rêche d'une chemise de nuit inconnue. Qui la lui avait mise ?
       Elle s'avança sur le plancher en bois sec et tendit le cou pour regarder par une petite fenêtre étroite placée en hauteur. Les deux réverbères qu'elle avait vus en rêve étaient en fait d'énormes étoiles dans un ciel d'un bleu profond. Les kookaburras illuminaient l'obscurité de leur horrible cri.
       Par la suite, il y aurait d'autres oiseaux, et elle demanderait parfois de quelle espèce il s'agissait, mais les questions éveillaient les soupçons et elle n'obtiendrait pas de réponse. Elle se mettrait à leur inventer des noms. Les oiseaux de cascade au chant ruisselant. Les piailleurs, les petits gris qui filaient à toute allure. Qui aurait cru qu'il puisse y avoir autant d'oiseaux dans ce trou perdu ?
       Mais cela viendrait après.
       En ce premier matin, avant que tout ne commence, elle regarda le ciel bleu nuit s'éclaircir, écouta les kookaburras et se dit, Ah oui, c'est vrai. Elle avait été expédiée à l'asile. 
       Elle longea les murs à tâtons jusqu'à ce qu'elle trouve une porte. Mais il n'y avait pas de poignée. Elle tâta les bords avec les ongles : verrouillée. Elle se remit au lit et remonta le drap et la couverture sous son menton. Peut-être avaient-ils raison. Peut-être qu'elle était folle et que tout irait bien.
       Quand ils étaient petits, Darren et elle avaient un jour ramassé des tas de mousse sous le robinet qui se trouvait à l'arrière de l'immeuble, dans le coin humide du jardin où il faisait toujours frais, même les jours de canicule. Ils avaient détaché les plaques de mousse, la terre lourde entre les doigts, prenant plaisir à soulever un coin en faisant attention à ne pas fissurer le bloc, réussissant de mieux en mieux à ne pas casser la mousse ni l'effriter. Ils avaient rempli un vieux seau craquelé en plastique orange et s'étaient mis au bord de la rue pour la vendre. "Mousse à vendre !" criaient-ils aux voitures surchauffées qui passaient, pouffant de rire, gesticulant et faisant les pitres, lançant plus poliment aux piétons : "V'voulez acheter d'la mousse ?" Personne ne leur en avait acheté, alors qu'ils l'avaient joliment étalée sur le bord et que Darren avait envoyé deux fois Yolanda chercher de l'eau pour l'arroser afin qu'elle reste moelleuse au toucher. Puis ils avaient eu trop chaud et Darren l'avait laissée au bord de la rue pour leur rapporter deux gobelets d'eau, mais personne n'avait acheté de mousse. Alors ils étaient remontés regarder la télévision et la mousse avait fané, elle était devenue grise et poussiéreuse, et avait séché.
       C'était à ça que la chemise de nuit lui faisait penser, à la mousse séchée, et elle aimait Darren, même si elle savait que c'était lui qui les avait laissés l'emmener dans cet endroit inconnu. Peut-être l'avait-il mise dans le seau orange craquelé et l'avait-il amenée lui-même.



La Nature des choses (The Natural Way of Things), Charlotte Wood, traduit de l'anglais (Australie) par Sabine Porte, Le Livre de Poche, août 2018, 310 pages, 7,40 €.


Je vous souhaite un bon dimanche plein de belles lectures.

A bientôt ^^

Bérangère


jeudi 4 octobre 2018

[Sorties Poches] Octobre 2018 : ma sélection

Après ma sélection des sorties grands formats du mois d'octobre (ici), voici celle des sorties poches ! Au programme, un peu de science-fiction, beaucoup de polars et un soupçon de... coffrets pour Noël ! Oui, vous avez bien lu, ils commencent déjà à prendre possession de nos librairies ! Bonne lecture.




le 03 octobre



Le Problème à trois corps, Liu Cixin (Babel)

En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit une base militaire secrète destinée à abriter un programme de recherche de potentielles civilisations extraterrestres. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de "rééducation", parvient à envoyer dans l'espace un message contenant des informations sur la civilisation humaine. Le signal est intercepté par les Trisolariens, qui s'apprêtent à abandonner leur planète mère, située à quatre années-lumière de la Terre et menacée d'un effondrement gravitationnel provoqué par les mouvements chaotiques des trois soleils de son système. En raison de la distance, Ye Wenjie met près de huit ans à recevoir la réponse des Trisolariens. Elle tient désormais entre ses mains rien de moins que le destin de l'espèce humaine. Hugo 2015 du meilleur roman, Le Problème à trois corps est le premier volume d'une trilogie culte d'une ambition folle.

Traduit du chinois par Gwennaël Gaffric


La Tristesse des éléphants, Jodi Picoult (Babel)

Jenna avait trois ans quand a inexplicablement disparu sa mère Alice, scientifique et grande voyageuse, spécialiste des éléphants et de leurs rituels de deuil. Dix années ont passé, la jeune fille refuse de croire qu'elle ait pu être tout simplement abandonnée. Alors elle rouvre le dossier, déchiffre le journal de bord que tenait sa mère, et recrute deux acolytes pour l'aider dans sa quête : Serenity, voyante extralucide qui se prétend en contact avec l'au-delà ; et Virgil, l'inspecteur passablement alcoolique qui avait suivi - et enterré - l'affaire à l'époque. Dosant subtilement suspense, romance et surnaturel pour évoquer l'amour filial, l'amitié et la perte, La Tristesse des éléphants émeut et surprend jusqu'à son finale, aussi haletant qu'inattendu.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Girard


Terremer, intégrale, Ursula Le Guin (Le Livre de Poche)

Illustré par Charles Vess
Terremer est un lieu magique et ensorcelé. Une mer immense recouverte d’un chapelet d’îles où les sorciers pratiquent la magie selon des règles très strictes. On y suit les aventures de Ged, un éleveur de chèvres qui, au terme d’une longue initiation, deviendra l’Archimage le plus puissant de Terremer, mais aussi celles de Tenar, haute prêtresse du temple des Innommables de l’île d'Atuan, de Tehanu, la fille-dragon, et de Aulne le sorcier qui refait chaque nuit le même rêve terrifiant. Autour de la grande histoire gravitent des contes qui enrichissent et explorent ce monde où enchanteurs et dragons se côtoient.
Cette édition intégrale et illustrée de Terremer réunit les romans qui ont fait le succès de ce cycle mythique et emblématique de l’œuvre d’Ursula K. Le Guin, ainsi que deux nouvelles inédites en France et une introduction de l’auteur écrite spécialement pour cette édition.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Delord-Philippe, Pierre-Paul Durastanti, Patrick Dusoulier, Sébastien Guillot, Philippe R. Hupp, Françoise Maillet.


La Trilogie du Rempart Sud, tome 2 : Autorité, Jeff Vandermeer (Le Livre de Poche)

Depuis trente ans, ceinturée par une frontière invisible et coupée de toute civilisation, la Zone X effraie autant qu’elle fascine. Douze expéditions, toutes tragiquement inutiles, ont été supervisées par un organisme gouvernemental tellement secret qu'il en est quasi oublié : le Rempart Sud.
Fraîchement nommé à sa tête, John Rodriguez hérite d'une équipe méfiante et désespérée, d'une masse de questions, de notes secrètes et d'heures d'enregistrement particulièrement anxiogènes.
Dans Autorité, les questions d'Annihilation trouvent des réponses. Loin d'être rassurantes...
Jeff Vandermeer a reçu les prix Nebula et Shirley-Jackson pour Annihilation, qui a été traduit dans 24 langues et adapté en film pour Netflix. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Gilles Goullet



le 04 octobre



Birthday girl, Haruki Murakami (10/18)

Japon, de nos jours. 
Quoi qu'on puisse souhaiter, aussi loin que l'on puisse aller, on reste ce qu'on est, voilà tout.

La serveuse n'aurait même pas dû travailler ce soir-là. C'était son anniversaire, elle avait vingt ans, il pleuvait à verse, le directeur du restaurant était malade. Alors c'est elle, cette serveuse qui entrait dans ses vingt ans, qui était allée porter son repas au propriétaire du restaurant. Un vieil homme solitaire que personne n'a jamais vu. Un vieil homme qui, le jour de ses vingt ans, lui avait proposé de faire un vœu... 

Traduit du japonais par Hélène Morita


I am not your negro, James Baldwin et Raoul Peck (10/18)

Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire – salué dans le monde entier, sélectionné aux Oscars et remportant le César 2018 – aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Furlan



La Température de l'eau, George Axelrod (10/18)

Westport, Connecticut, fin des années soixante. Harvey Bernstein, 46 ans, ne compte plus les bonnes raisons de se suicider. Ses livres, qui ne se vendent pas, son travail de critique, alimentaire et absurde, sa femme Margery, présidente du comité pour une législation raisonnable du port d'armes, ses deux enfants, au mieux indifférents. Il ne lui reste qu'une question à régler : somnifères ou révolver ? Avant qu'il ne trouve la réponse, une jeune femme pour le moins originale, Cathy, va faire une entrée inopinée dans son existence. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Elodie Leplat



Le Bois des ombres, Barbara Dribbusch (Pocket)

À la mort de sa grand-mère, Anne Südhausen trouve, cachés sous le lit, une dizaine de cahiers d'écolier à la couverture noire. Un journal intime que son aïeule a rédigé en 1943, lors de son séjour au Bois des Ombres. En lisant ces carnets, Anne découvre un pan de sa vie dont elle ignorait tout. Quel était cette mystérieuse clinique autrichienne dans laquelle sa grand-mère a vécu pendant la Seconde Guerre mondiale ? Quelles expériences psychiatriques, menées par les nazis, abritait-elle ? Alors qu'elle n'a qu'une hâte, avancer chaque jour un peu plus dans la lecture de ce journal, Anne se rend compte que deux des carnets ont disparu et qu'elle-même pourrait bien être en danger...

Traduit de l'allemand par Jean Bertrand


Sexe, mort et pêche à la mouche, John Gierach (Gallmeister, collection Totem)

Au bord des plus belles rivières américaines, John Gierach nous invite à un voyage au coeur de la nature sauvage, à la découverte des précieux secrets qui font d'une échappée en solitaire ou entre amis l'essence même de la vie. En dix-huit récits débordant de tendresse et d'ironie, sont évoqués tour à tour les truites, les éphémères, des copains de pêche, d'anciens amours, la spectaculaire Green River et les criques secrètes de l'Ouest. Il s'interroge avec humour et poésie sur les plus grands mystères de l'existence : le sexe, la mort et la pêche à la mouche.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos


Tout est brisé, William Boyle (Gallmeister, collection Totem)

Tout semble brisé dans la vie d'Erica. Seule dans sa maison de Brooklyn, elle prend soin de son père tyrannique et malade, sans autre soutien qu'une amie fidèle. Elle espère des nouvelles de son fils Jimmy, jeune homme fragile parti errer à travers le pays sans avoir terminé ses études. Mais voilà que Jimmy revient à l'improviste, en piteux état. Dans leur quartier peuplé de souvenirs, il s'efforce de soigner son mal de vivre dans l'alcool et les rencontres nocturnes. Erica, elle, ne veut pas baisser les bras et fera tout pour renouer avec son fils.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Simon Baril



Landfall, Ellen Urbani (Gallmeister, collection Totem)

En septembre 2005, l'ouragan Katrina s'abat sur la Nouvelle-Orléans, semant le chaos, emportant des milliers de vies. Émue par le sort des survivants, Rose, à peine âgée de dix-huit ans, s'apprête à rejoindre la ville meurtrie avec sa mère pour leur porter secours. Mais leur voiture percute une jeune fille. La victime n'a rien sur elle qui confirme son identité – seulement une page d'annuaire avec les coordonnées de la famille de Rose. Obsédée par cette étrange coïncidence, Rose entreprend de retracer pas à pas le parcours de l'inconnue à travers une ville en ruine, sans se douter que sa propre histoire est parsemée de secrets.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Juliane Nivelt



le 10 octobre




Après la chute, Dennis Lehane (Rivages poche)

Journaliste en pleine ascension, Rachel Childs s'effondre en direct devant des millions de téléspectateurs alors qu'elle couvre le séisme en Haïti. C'est le début de la chute. En peu de temps, elle perd tout : son emploi, son conjoint, sa vie idéale. En fait, peut-être pas si idéale que cela. Rachel avait une mère manipulatrice, quant à son père, elle ne l'a jamais connu. C'est en cherchant à en savoir plus sur ses origines qu'elle croise la route de Brian Delacroix. Un homme qui va tout faire basculer...

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet



le 11 octobre




La Symphonie du hasard, tome 1, Douglas Kennedy (Pocket)

"Toutes les familles sont des sociétés secrètes." 

En lisant ces mots, Alice reste frappée par leur justesse. Les secrets, les non-dits, elle connaît. Chez les Burns, on en a fait une spécialité. La dernière en date ? Cette révélation que son trader de frère, Adam, vient de lui faire depuis le parloir de sa prison... Et qui la ramène une quinzaine d'années en arrière. C'était l'Amérique des années 70, celle des droits civiques et des campus en ébullition. Un vent de liberté attisait les désirs et Alice rêvait d'évasion. C'était l'heure des choix. Les premières notes d'une symphonie à venir... 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Chloé Royer


L'Essence du mal, Luca d'Andrea (Folio policier)

En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n'a pu déterminer à l'époque si le massacre était l'oeuvre d'un humain ou d'un animal. Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération. Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. A Siebenhoch, petite ville des Dolomites où le couple s'est installé, les habitants font tout - parfois de manière menaçante - pour qu'il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu'on pensait disparue s'était réveillée.

Traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza


Mindhunter : dans la tête d'un profileur, John Edward Douglas et Mark Olshaker (Points)

Au cours des vingt-cinq ans passés au FBI, l'agent spécial John Douglas est devenu une légende vivante. Premier profileur de serial killers, il a suivi et résolu des dizaines de cas, dont le dernier qui lui a presque coûté la vie. Entré dans l'intimité et l'esprit de tueurs tels que Charles Manson, Ted Bundy ou encore Ed Gein, il a permis leur arrestation. Pour comprendre leur folie, il est devenu prédateur. Pour établir leur profil, il est devenu proie.
John Edward Douglas a rejoint le FBI en 1970 et y a créé la première cellule de profilage.

Mark Olshaker est un auteur américain de best-sellers.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Agathe Fournay de Launay




le 17 octobre




Redemption Road, John Hart (Le Livre de Poche)

Un garçon, une arme à la main, attend l’homme qui a tué sa mère.
Une inspectrice de police perturbée affronte son passé à la suite d’une fusillade meurtrière.
Après treize ans de prison, celui qui fut un bon flic se retrouve libre tandis que, dans la forêt profonde, sur l’autel d’une église abandonnée, un corps refroidit enveloppé dans un drap blanc...
C’est une ville au bord du gouffre. C’est le chemin de la rédemption.

Débordant de tension, de secrets et de trahisons, Redemption Road prouve encore une fois que John Hart est un maître de la littérature policière.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurence Kiéfé


Le cas de Noah Zimmerman, Sharon Guskin (Le Livre de Poche)

Janie, célibataire depuis des années, décide de garder le bébé conçu avec un parfait inconnu sur une plage en vacances. Quatre ans plus tard, élever seule le petit Noah s’avère être une épreuve : cauchemars à répétition et références troublantes à des scènes de violence perturbent terriblement l’enfant. Quand Janie le couche le soir, il réclame sa vraie maman et demande à rentrer chez lui... Les médecins échouent à diagnostiquer ce mal. Janie découvre un jour l'existence du Dr Anderson, psychiatre spécialisé dans la réincarnation. Elle ignore cependant que ce dernier est atteint d'une maladie rare et qu'il est sur la sellette. Pour Anderson, le cas Noah Zimmerman est l'occasion de briller enfin aux yeux de tous. Noah est-il habité par un esprit ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pascal Loubet



le 18 octobre




L'Oiseau des neiges, Tracy Rees (Pocket)

Janvier 1831. Aurelia Vennaway, 8 ans, héritière d'une riche famille aristocratique du comté de Surrey, découvre lors d'une promenade dans les bois du domaine familial un nouveau-né bleu de froid, posé à même la neige. Malgré l'hostilité de ses parents, elle réussit à leur faire recueillir l'enfant, qu'elle baptise Amy Snow. Une très grande amitié naîtra entre elles deux. 

À ses 18 ans, on découvre à Aurelia une maladie qui lui laisse peu de temps à vivre. Avant de mourir, elle laisse pour Amy une série de lettres, qui vont la conduire aux quatre coins de l'Angleterre. Avec, à chaque étape, une énigme à résoudre qui lui dévoilera petit à petit son histoire et changera peut-être le cours de sa vie...

Traduit de l'anglais (Ecosse) par Françoise du Sorbier





le 31 octobre




Central Park, Stephen Peters (Le Livre de Poche)

«Écoutez-moi attentivement. Vous allez transmettre un message à la ville. Dans cinq minutes, il sera 21 heures. À partir de cette heure, Central Park est à moi. Toute personne qui se trouvera à l’intérieur du parc après 21 heures sera en danger de mort.»
Tandis qu’une belle journée d’été s’achève à Central Park, des sirènes retentissent soudain : le commissariat du quartier vient de sauter. C’est le premier avertissement d’un dangereux maniaque : Harris. Spécialiste de la guerre de jungle, vétéran éprouvé du Vietnam, cet homme a une revanche à prendre. Est-il possible de « tenir » Central Park tout seul ? de narguer les meilleurs spécialistes de la police de New York ?

Thriller politique, drame familial et récit d’espionnage, Central Park propose un mélange des genres extraordinaires. Il a inspiré le film The Park Is Mine (1986) avec Tommy Lee Jones.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Serge Grünberg


Vernon Subutex, intégrale, Virginie Despentes (Le Livre de Poche)


Un coffret réunissant les trois tomes de la série phénomène. 












Autre-Monde, intégrale, Maxime Chattam (Le Livre de Poche)

Une intégrale en deux volumes réunis dans un beau coffret collector.














Les titres qui me tentent le plus :
  • Le Problème à trois corps de Liu Cixin (Babel)
  • La Tristesse des éléphants de Jodi Picoult (Babel)
  • Tout est brisé de William Boyle (Totem)
  • Landfall de Ellen Urbani (Totem)
  • L'Essence du mal de Luca d'Andrea



J'espère que cette sélection vous aura donné de nouvelles envies de lectures ! N'hésitez pas à me dire en commentaires quels sont les titres qui vous tentent le plus !
Je vous souhaite de belles lectures.

A bientôt ^^










lundi 1 octobre 2018

[Sorties Grands formats] Octobre 2018 : ma sélection

En octobre, qu'achète-t-on en librairie ? Un soupçon de young-adult, beaucoup de polars et de romans noirs, une petite poignée de classiques américains ? A vous de voir ! Pour vous éclairer, comme d'habitude, je vous propose une "petite" sélection (soyons clairs, c'est juste ma wish-list pour le mois d'octobre !). Alors, installez-vous confortablement, prenez votre plaid, votre tasse de café ou votre mug de thé bien chaud, un stylo, votre carnet... et découvrez 31 titres parmi les sorties grands formats du mois !
Bonne lecture !





le 03 octobre



Ecorces vives, Alexandre Lenot (Actes Sud, collection "Actes noirs")


C'est une région de montagnes et de forêts, dans un massif qu'on dit Central mais que les routes nationales semblent éviter. Un homme venu de loin incendie la ferme dans laquelle il espérait un jour voir jouer ses enfants, puis il disparaît dans les bois. La rumeur trouble bientôt l'hiver: un rôdeur hante les lieux et mettrait en péril l'ordre ancien du pays. Les gens du coin passent de la circonspection à la franche hostilité, à l'exception d'une jeune femme nouvellement arrivée, qui le recueille. Mais personne n'est le bienvenu s'il n'est pas né ici. Ecorces vives est construit sur une tension souterraine, un entrelacs de préjugés définitifs et de rancoeurs séculaires. De ce roman noir - qui est aussi fable sociale, western rural, hommage aux âmes mélancoliques et révoltées - sourd une menace : il faut se méfier de la terre qui dort...


Apocryphe, René Manzor (Calmann-Lévy)


Jérusalem. An 30.
Un petit garçon regarde avec rage
son père agoniser sur une croix.
Son nom est David de Nazareth,
et ceci est son histoire.
UN ADOLESCENT EN QUÊTE
DE JUSTICE ET DE VÉRITÉ,
UNE FRESQUE ÉPIQUE, VIOLENTE ET ÉMOUVANTE,
UN THRILLER BIBLIQUE À COUPER LE SOUFFLE,
RELECTURE STUPÉFIANTE DE L’HISTOIRE OFFICIELLE.


Ours, Philippe Morvan (Calmann-Lévy)


Le parcours initiatique d’un jeune Français dont les yeux s’ouvrent peu à peu devant la barbarie des hommes. 
Désert américain. 1880. Tandis qu’il regarde, impuissant, son dernier  compagnon agoniser sous un ciel où tournoient déjà les vautours, Gabriel  Morange se souvient. Le chemin a été long depuis son enfance en Auvergne  jusqu’à ce défilé où il s’apprête à mourir. Un chemin marqué au fer rouge  des violences du siècle.
Bouleversé par la mort de son père et de son frère dans les guerres coloniales,  le jeune Gabriel quitte son village pour s’engager à son tour. Mais sa soif de  vengeance vacille bientôt devant les combats abjects, les atrocités, les horreurs  commises par son propre camp, en Kabylie d’abord, au Vietnam ensuite. Jurant  de ne plus jamais prendre les armes, Gabriel part comme missionnaire auprès  des Indiens Navajos. Hélas, là-bas aussi les hommes s’entretuent pour dominer  les terres et les esprits. Restera-t-il indifférent à la disparition annoncée de  ce monde indien où il a enfin sa place ?
Hymne à la liberté des peuples, Ours nous emmène dans les pas d’un homme qui aura cherché et trouvé beaucoup plus que la rédemption : une raison  de vivre et de lutter.


L'Egarée, Donato Carrisi (Calmann-Lévy)


Un labyrinthe  secret plongé dans l’obscurité.
Un bourreau qui y enferme ses  proies.
Une  victime  qui parvient à s’en échapper, mais sans le moindre  souvenir.
Un effroyable  combat pour retrouver la mémoire, et une  enquête  à hauts risques pour traquer celui qui continue à agir dans  l’ombre...

Traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza





En attendant le printemps, Alexandra Fuller (JC Lattès)


Dakota du Sud, États-Unis. Deux cousins amérindiens, Rick Overlooking Horse et You Choose Watson, liés par le sang et la terre, se retrouvent pourtant en conflit. Lorsque la colère gronde à cause des injustices infligées de tous temps au peuple lakota par le gouvernement fédéral et provoque des divisions tribales et des luttes intestines, les cousins prennent des directions opposées. Rick choisit la voie de la paix ; You Choose, la violence.
Les années passent, et alors que You Choose purge sa peine en prison, Rick se retrouve à élever deux bébés jumeaux, orphelins de naissance, dans sa prairie. Les nourrissons deviennent des adolescents, puis des jeunes adultes, et Rick les immerge dans leur culture ancestrale, racontant des histoires terribles et merveilleuses sur la création du monde. Il affirme que leur place dans l’univers est l’œuvre de leurs aïeux et de leurs descendants. Mais quand You Choose revient dans la réserve après trois décennies derrière les barreaux, sa rage est intacte et bouleverse à jamais la vie de Rick et des garçons.
En attendant le printemps est un récit magistral qui englobe des générations entières et des espaces géographiques gigantesques. Alexandra Fuller évoque avec poésie, esprit et sagesse le destin des amérindiens dans l’Amérique d’aujourd’hui et les liens qui nous unissent tous.

Traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch


Darktown, Thomas Mullen (Rivages noir)


Situé à Atlanta en 1948, Darktown est le premier opus d’une saga criminelle complexe et fascinante qui explore les tensions radicales au début du mouvement des droits civiques, dans la lignée de Dennis Lehane et Walter Mosley.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Marie Carrière







Reporter criminel, James Ellroy (Rivages noir)


Deux enquêtes de James Ellroy sur deux faits divers marquants de l'après-guerre à Los Angeles et à New York, dans la plus pure tradition du "true crime" américain. L'un des textes revisite la mort de l'acteur Sal Mineo, le premier acteur hollywoodien à avoir fait son "coming out" sur son homosexualité, et l'autre revient sur l'affaire Wylie-Hoffert, le meurtre sauvage de deux jeunes femmes new-yorkaises dont un Noir, George Whitmore, a été accusé à tort. Du grand Ellroy, avec une écriture au scalpel qui parvient à créer l'empathie et l'émotion. Des textes quasiment inédits (seul celui sur Wylie Hoffert est paru dans le Vanity Fair américain). 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Paul Gratias


Ce qui t'appartient, Garth Greenwell (Rivages)


Immense succès en Amérique, ce premier roman a été salué comme le "choc de l'année" par toute la presse internationale. Ce qui t'appartient raconte une histoire d'amour entre deux hommes que tout oppose : l'un est un intellectuel américain, professeur de littérature en exil à Sofia ; l'autre, Mitko, est un jeune homme bulgare, insaisissable. Leur rencontre se place immédiatement sous le signe du désir, de la passion, de l'inégalité de classe aussi. D'un sujet éternel, Greenwell a fait un texte court, fort, renouvelant les classiques de James Baldwin (La Chambre de Giovanni) ou d'Hervé Guibert. Une révélation parue dans une quinzaine de pays et soutenue par Edouard Louis. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Clélia Laventure





le 04 octobre



Le Monde de Christina, Christina Baker Kline (Belfond)


Après l'immense succès du Train des orphelins, Christina Baker Kline recrée l'histoire de l'une des muses les plus célèbres, et les plus mystérieuses, de la peinture américaine du XXe siècle. Un roman fascinant et plein de tendresse sur l'amitié, le regard de l'autre et la force de l'art.
Du monde, Christina Olson n'a rien vu. Paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Sa seule ouverture sur l'extérieur : une pièce remplie de coquillages et de trésors rapportés des mers du Sud par ses ancêtres, farouches marins épris d'aventures, et dont les histoires nourrissent ses rêves d'ailleurs. 
L'arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu'une amitié naît entre elle et le couple, Christina s'interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d'Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l'objet d'étude d'un artiste, d'un homme ? 

L'art est le reflet de l'âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu'elle aurait tant désiré être... 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marieke Merand-Surtel


Les Illusions, Jane Robins (Sonatine)


Jusqu'où peut-on s'immiscer dans la vie de ses proches ?
Callie a toujours vécu dans l'ombre de sa sœur, Tilda, à qui tout réussit. Celle-ci est actrice et forme un couple heureux avec Felix, un riche banquier, alors que Callie vit seule et végète dans la librairie où elle travaille. Si elle admire toujours autant sa sœur, elle ne peut néanmoins s'empêcher de penser que quelque chose se cache sous ce vernis de perfection. Tilda ne serait-elle pas sous l'emprise de Felix, dont les comportements obsessionnels sont de plus en plus inquiétants ? Ou bien Callie se fait-elle des illusions ? N'est-ce pas plutôt elle qui a un problème avec la réussite de Tilda ? Lorsque Felix décède d'une crise cardiaque, les relations entre les deux sœurs prennent un tour complètement inattendu. 
La jalousie, la culpabilité, le remords... dans ce roman au suspense hitchcockien, Jane Robins joue sur tous les registres des liens familiaux. D'une étonnante acuité psychologique, elle dessine des personnages à l'humanité poignante, jusque dans leurs familles et leurs excès, pris dans une intrigue où il est impossible jusqu'à la fin de démêler le vrai du faux.

Traduit de l'anglais par Caroline Nicolas


Nevermoor, tome 1 : les défis de Morrigane Crow, Jessica Townsend (PKJ)


Nevermoor, la série phénomène jeunesse vendue dans 36 pays, arrive en France !
Morrigane Crow est née le jour du Merveillon, ce qui signifie deux choses : 
1. Elle est maudite. 
2. Elle est condamnée à mourir à minuit le jour de ses onze ans. 
Son cercueil l'attend. 

Elle est sauvée in extremis par un homme étrange qui l'emmène dans le royaume magique de Nevermoor...

Traduit de l'anglais par Juliette Lê et Isabelle Chapman



La Saga des Vickings, tome 1 : Ragnvald et le loup d'or, Linnea Hartsuyker (Presses de la Cité)


Vengeance en terre viking.
Norvège, IXe siècle après J.-C. Depuis que son père est mort, Ragnvald n'a qu'une hâte : atteindre la maturité pour pouvoir enfin gouverner les terres qui lui reviennent, placées sous l'égide de son beau-père, le cruel Olaf. Aussi, quand il échappe à une tentative d'assassinat, Ragnvald devine que c'est Olaf qui est à la manœuvre. Obtenir justice n'est pas chose aisée en pays viking, où des centaines de petits rois se disputent un lambeau de territoire, mais Ragnvald est prêt à mourir pour sauver son honneur. Quant à sa petite sœur, l'impétueuse Svanhild, elle serait capable de prendre les armes pour lui venir en aide. Jusqu'au jour où elle croise le chemin du beau Solvi, l'ennemi juré de son frère... Tandis que Ragnvald choisit de rejoindre les troupes du jeune Harald, guerrier prodige incarné dans le monde des rêves par un loup à la crinière d'or, Svanhild sera confrontée au pire des dilemmes : la famille ou la liberté. Puisant dans un des textes fondateurs de la littérature subarctique, Linnea Hartsuyker raconte l'histoire d'un personnage historique, Ragnvald de Møre, bras droit du premier roi de Norvège, et éclaire les phénomènes à l'origine de ces royaumes scandinaves formés par la mosaïque de terre au nord des mers d'Écosse. Mais ce sont surtout les destins contrariés d'un frère et d'une sœur épris d'idéal que bâtit le premier tome de cette épopée foisonnante d'héroïsme, d'aventure et de sentiments à vif, à placer entre les mains de tous les amateurs d' Outlander ou de Game of Thrones.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marion Roman


Rituels, Ellison Cooper (Cherche-Midi)


Des meurtres étranges, des enquêtes captivantes, un univers inédit dans le thriller.
Vous avez aimé Le Silence des agneaux ? Vous allez adorer Rituels
Spécialiste des neurosciences, Sayer Altair étudie pour le FBI les profils psychologiques de tueurs en série. Déroutée par une scène de crime très particulière, sa hiérarchie fait appel à elle. On vient de trouver, dans une maison abandonnée de Washington, le corps d'une jeune fille à qui l'on a injecté une drogue hallucinogène utilisée par les shamans d'Amazonie durant les cérémonies rituelles. Lorsque l'on découvre d'étranges symboles mayas sur les lieux, l'enquête se dirige vers un tueur aussi passionnant qu'insaisissable. 

Docteur en anthropologie, Ellison Cooper ouvre avec Rituels une série consacrée à Sayer Altair, qui mêle meurtres, neurologie et superstitions. Un univers aussi inédit que fascinant, des intrigues captivantes, un personnage inoubliable... on attend déjà avec impatience son prochain thriller, Sacrifices, à paraître en 2019 au Cherche-Midi.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cindy Colin-Kapen



Sur la tombe du pêcheur inconnu, John Gierach (Gallmeister)

De ces carnets de voyages, qui racontent une année d'excursions au coeur des paysages sauvages des États-Unis, émanent des notes réjouissantes qui semblent tirées de ces chansons country que l'on sifflote en pêchant à la mouche. Mais ces récits livrent aussi quelques observations douces-amères sur le monde qui nous entoure. Perché à l'arrière d'un pick-up avec un labrador, occupé à sillonner des chemins boueux en quête des étangs reculés des prairies américaines, ou bien assis dans un drift-boat sur les grandes rivières de l'Ouest, l'écrivain pèse le pour et le contre des tutoriels de pêche, s'interroge sur l'éthique du partage d'un coin secret, et, bien sûr, tord le cou au mythe de l'amoureux imperturbable du grand air. Ces nouvelles chroniques de John Gierach évoquent l'Amérique des grands espaces et l'importance de consacrer du temps à quelque chose d'aussi glorieusement inutile que la pêche à la mouche.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anatole Pons


Le Témoin solitaire, William Boyle (Gallmeister)


Suivre un inconnu à travers Brooklyn parce qu'il inquiète les vieilles dames de la paroisse ? Une mauvaise idée, bien sûr, mais Amy, étrangement fascinée, ne peut s'en empêcher. Et voici qu'après quelques heures de filature, l'homme est tué sous ses yeux d'un coup de couteau dans une rue déserte. En un instant vole en éclat la vie sage et solitaire qu'Amy s'applique à mener depuis de longs mois, loin de son ancienne existence de "party-girl", des bars et des amis de la nuit. Seul témoin du crime, elle décide de se taire et cherche à en savoir plus sur le drame dans lequel elle se retrouve impliquée malgré elle. Avec Le Témoin solitaire, William Boyle revient à Gravesend, ce quartier au sud de Brooklyn qui l'a vu grandir et sur lequel il pose un regard plein de tendresse.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Simon Baril





Le 10 octobre


Le monde antique de Harry Potter : encyclopédie illustrée par Valentine Le Callet, Blandine Le Callet (Stock)


Caput Draconis ! Piertotum locomotor ! Wingardium leviosa !
Tous les lecteurs de Harry Potter le savent, les sorciers utilisent une langue qui ressemble beaucoup au latin pour leurs mots de passe et leurs formules magiques. Mais les emprunts de J.K. Rowling à l’Antiquité vont bien au-delà. De l’atrium du ministère de la Magie au sombre bureau du professeur Rogue, des transes de Sibylle Trelawney aux foudres de Dumbledore, des centaures de la Forêt interdite au sphinx du labyrinthe, le monde des sorciers est profondément inspiré par la culture gréco-romaine.
Dans cette encyclopédie illustrée, à la fois érudite et ludique, Blandine Le Callet révèle l’extraordinaire travail de référence à l’Antiquité auquel s’est livrée J.K. Rowling. On y trouvera des articles sur une foule de personnages de la saga, mais aussi sur des animaux, des plantes, des monstres, des lieux, des formules magiques, et bien d’autres choses encore… Bienvenue dans le monde antique de Harry Potter.


Dernière journée sur Terre : nouvelles, Eric Puchner (Albin Michel, collection "Terres d'Amérique")


Voici neuf histoires courtes, et autant d'angles pour célébrer cette entité complexe et parfois surréaliste qu'est la famille. Ici, un adolescent suspecte sa mère d'être un robot ; là, un jeune homme récemment séparé de sa compagne emmène leur nouveau-né à une fête où la cocaïne coule à flots. On croise aussi un enfant prêt à tout pour empêcher sa mère de faire piquer le chien de son père, et une famille qui s'interroge sur ses nouveaux voisins, dont le fils de douze ans est convaincu qu'il existe un « univers parallèle » à même de résoudre miraculeusement les problèmes de chacun... 
Ces nouvelles, formidablement originales et pleines d'humour, flirtant ici et là avec l'absurde et le surnaturel, nous entraînent tour à tour dans un camp de vacances pour artistes en herbe, sur la route aux côtés d'un vieux groupe punk has-been, dans un futur dystopique où les parents n'existent plus, ou encore dans une librairie férocement indépendante. Réunis en un recueil décapant, elles imposent définitivement l'auteur de Famille modèle comme l'un des chroniqueurs les plus justes, les plus émouvants et les plus drôles de la vie sur terre.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par France Camus-Pichon




le 11 octobre



Inexorable, Claire Favan (Robert Laffont, collection "La Bête noire")


Vous ne rentrez pas dans le moule ? Ils sauront vous broyer.
Inexorables, les conséquences des mauvais choix d'un père.
Inexorable, le combat d'une mère pour protéger son fils.
Inexorable, le soupçon qui vous désigne comme l'éternel coupable.
Inexorable, la volonté de briser enfin l'engrenage...

Ils graissent les rouages de la société avec les larmes de nos enfants. 






La Mort selon Turner, Tim Willocks (Sonatine)


Après La Religion et Les Douze Enfants de Paris, le nouvel opéra noir de Tim Willocks.
Lors d'un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s'annonce brillante à cause d'une pauvresse ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s'en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu'il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, à tout prix, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix. 
Le fauve Willocks est à nouveau lâché ! Délaissant le roman historique, il nous donne ici un véritable opéra noir, aussi puissant qu'hypnotique. On retrouve dans ce tableau au couteau de l'Afrique du Sud tout le souffle et l'ampleur du romancier, allié à une exceptionnelle force d'empathie. Loin de tout manichéisme, il nous fait profiter d'une rare proximité avec ses personnages, illustrant de la sorte la fameuse phrase de Jean Renoir : " Sur cette Terre, il y a quelque chose d'effroyable, c'est que tout le monde a ses raisons. "

Traduit de l'anglais par Benjamin Legrand



La Tentation de la seconde chance, Gabrielle Zevin (Fleuve)


Stagiaire aux côtés d'un député de Floride, Aviva Grossman n'a rien trouvé de mieux que de se lancer dans une aventure extraconjugale avec le séduisant monsieur. Erreur de jeunesse certes, mais qui risque de lui coûter cher : après tout l'homme politique n'est pas seulement très populaire, il est aussi " très " marié. 
Et lorsque leur liaison éclate au grand jour, Aviva devient immédiatement la cible des médias, ravis d'étaler tous les détails. Sa seule issue ? Se faire oublier par tout le monde, y compris sa famille. 
Aviva se lance donc corps et âme dans la construction de sa nouvelle vie. Elle change de nom, de tête, de métier, et le phénomène " Aviva Grossman " disparaît au fil des années. 

Mais à l'heure où les moteurs de recherche et les réseaux sociaux s'assurent que le passé existe pour l'éternité aux yeux de tous, a-t-on vraiment le droit à une seconde chance ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurore Guitry


Le Meurtre du Commandeur, tomes 1 et 2, Haruki Murakami (Belfond)


Peut-être un jour serais-je capable de faire le portrait du rien. De la même façon qu'un peintre avait été capable de dessiner Le Meurtre du Commandeur. Mais il me faudrait du temps avant d'y parvenir. Je devais faire du temps mon allié.
Quand sa femme lui a annoncé qu'elle voulait divorcer, le narrateur, un jeune peintre en panne d'inspiration, a voyagé seul à travers le Japon. Et puis, il s'est installé dans la montagne dans une maison isolée, ancienne propriété d'un artiste de génie, Tomohiko Amada. 
Un jour, le narrateur reçoit une proposition alléchante : faire le portrait de Wataru Menshiki, un riche homme d'affaires. Tandis que celui-ci pose comme modèle, le narrateur a du mal à se concentrer. Quelque chose chez Menshiki résiste à la représentation. 
Une nuit, il découvre un tableau dans le grenier, une œuvre d'une grande violence, le meurtre d'un vieillard, comme tirée du Don Giovanni de Mozart. C'est Le Meurtre du Commandeur. Cette peinture obsède le narrateur. Et des choses étranges se produisent, comme si un autre monde s'était entrouvert. À qui se confier ? À Menshiki ? Mais peut-il vraiment lui faire confiance ? 
Premier livre d'une œuvre exceptionnelle, dans la lignée du monumental 1Q84, un roman somme, ambitieux, profond. Deux tomes pour une odyssée initiatique étrange, inquiétante, envoûtante, où le maître Murakami dévoile ses obsessions les plus intimes.

Traduit du japonais par Hélène Morita


Le Sphinx rouge, Alexandre Dumas (Cherche-Midi)


Le chef d'œuvre méconnu d'Alexandre Dumas, dans la lignée des Trois Mousquetaires.
Décembre 1628. D'Artagnan et les trois mousquetaires participent au siège de La Rochelle. Victorieux des Anglais, le cardinal de Richelieu regagne Paris. Au même moment, un jeune aristocrate arrive dans la capitale, le comte de Moret, porteur de mystérieuses lettres destinées à Marie de Médicis, à Anne d'Autriche et au duc d'Orléans. C'est le début d'une véritable saga, faite de complots, d'aventures, de passions et de jeux de pouvoir. Avec, au cœur du tourbillon, Richelieu, surnommé le Sphinx rouge, dont l'ombre planait déjà sur Les Trois Mousquetaires et qui apparaît ici en pleine lumière, déjouant toutes les intrigues qui menacent le trône de France. 
Publié en feuilleton en 1865 et 1866, ce grand roman oublié est l'un des derniers qu'Alexandre Dumas ait écrits. Dans ce livre qui débute quelques jours seulement après Les Trois Mousquetaires –; et non " vingt ans après " –; nous est dévoilé tout un pan de l'histoire de France : de la vérité cachée sur la mort d'Henri IV à l'arrivée de Mazarin. Le Sphinx rouge est suivi ici d'un autre récit de Dumas, La Colombe, qui conclut les aventures du comte de Moret.


Population : 48, Adam Sternbergh (Super 8)


Tout le monde est coupable. Personne ne sait de quoi.
Caesura Texas – une minuscule bourgade clôturée, au fin fond du désert. Population ? 48 habitants. Des criminels, a priori. Ou des témoins. Comment savoir ? Tous ces gens ont changé d'identité, et leur mémoire a été effacée. Pour leur bien. Dans l'optique d'un nouveau départ. 
En échange de l'amnistie, les résidents doivent accepter trois règles simples : aucun contact avec l'extérieur, aucun visiteur, et aucun retour possible en cas de départ. Une expérience unique, menée par un mystérieux institut. Pendant huit ans, tout ce petit monde est resté à peu près en place. Jusqu'à aujourd'hui. Errol Colfax, en effet, s'est suicidé... avec une arme qu'il n'aurait jamais dû posséder. Puis Hubert Humphrey Gable est assassiné. Calvin Cooper, le shérif local, est contraint de mener l'enquête. Ce faisant, il risque de déterrer des secrets que l'essentiel des habitants – y compris lui-même – auraient préféré voir rester enfouis. Trop tard pour faire marche arrière. Bientôt, un irrépressible déferlement de violence va s'abattre sur les rues poussiéreuses de Caesura... 

Férocement drôle, comiquement féroce, Population : 48 – le troisième roman d'Adam Sternbergh – est aussi un redoutable page-turner où, quelque part entre Tarantino et La Quatrième Dimension, aucun personnage n'est vraiment ce qu'il paraît être. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Charles Bonnot


Au coeur de la folie, Luca d'Andréa (Denoël)


Italie, hiver 1974. A bord d'une Mercedes crème, Marlene fuit à travers le Sud-Tyrol. Elle laisse derrière elle son mari, Herr Wegener, et emporte les saphirs qui lui avaient été confiés par la puissante mafia locale. Alors que, devenu fou, il retourne la région pour la retrouver, Marlene prend un mauvais virage et perd connaissance dans l'accident. Simon Keller, un Bau'r, un homme des montagnes, la recueille et la soigne. Marlene se remet petit à petit dans un chalet isolé, hors de portée de poursuivants pourtant infatigables, et fait un jour la connaissance de Lissy, le grand amour de Simon Keller. Entre huis clos des sommets et traque mafieuse en Italie, "Au coeur de la folie" nous entraîne dans une spirale de frayeur, à la suite de personnages d'une noirceur fascinante.

Traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza




le 17 octobre



Mauvais joueurs, Joan Didion (Grasset)

Maria, actrice hollywoodienne de 36 ans, essaie de se reconstruire après une dépression nerveuse aiguë. Mauvais joueurs, en 84 courts chapitres, nous raconte son histoire, et celle de son milieu, de ses amis et de son ex-mari, réalisateur de films d’avant-garde.
Après une enfance difficile dans le Nevada, entre un père joueur compulsif et une mère peu aimante, Maria déménage à New York et débute une carrière de mannequin. Sa mère se tue dans un accident de voiture, peut-être un suicide déguisé. Maria est fragile, se fait manipuler par les hommes, puis rencontre Carter Lang qu’elle suit à Hollywood. Ensemble, ils vont tourner deux films et avoir une petite fille, Kate. Cette dernière souffre de troubles mentaux et doit être placée dans un institut pour enfants handicapés. Maria navigue alors entre une carrière qui s’étiole déjà, sa tendance autodestructrice et son besoin d’être aimée, sans trouver d’issue. L’alcool et les psychotropes, ainsi que de longues errances en voiture et des aventures sans lendemain constituent son quotidien. Son seul espoir reste de retrouver un jour sa fille et de la guérir.
Écrit dans une langue très visuelle, Mauvais joueurs propose le portrait poignant d’une jeune femme à la dérive et celui de tout un milieu, entre glamour cinématographique et misère intime.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Rosenthal


Sud & Ouest, Joan Didion (Grasset)


Deux carnets conservés par Joan Didion depuis les années 1970 sont aujourd’hui rassemblés en un seul volume.
Il s’agit tout d’abord d’un carnet de voyage  : en juin 1970 Joan Didion et son mari ont sillonné le Sud des États-Unis  (la Louisiane, le Mississippi, l’Alabama), et en de courts chapitres non datés Joan Didion livre ses observations sur les lieux, les paysages ou les gens rencontrés.
Le projet du voyage et son miroir littéraire découlent de la volonté de comprendre ce «  Sud profond  », pour la Californienne qu’est Joan Didion – et à travers le Sud, l’Amérique tout entière. Le Sud comme une terre tournée vers le passé – alors que la Californie est tournée vers l’avenir – et comme un pays aux certitudes inébranlables  : chacun doit rester à sa place, les femmes, les Noirs, les pauvres, les étrangers. Joan Didion absorbe, commente, questionne, et se moque parfois. La plume est acérée, rapporte des conversations avec divers personnages, des entrepreneurs, des médecins, des esthéticiennes et note à quel point son apparence, ses vêtements et son attitude générale inspirent la méfiance. Elle décrit une société qui vit sur les vestiges d’un système féodal construit par les planteurs de coton.
Le deuxième carnet, daté de 1976, est constitué des notes prises par Didion quand elle s’est installée dans un hôtel à San Francisco pour couvrir le procès de Patty Hearst. L’auteure revient sur la figure de sa grand-mère, ses lectures, et sur son appartenance à cette Californie depuis qu’elle a traversé pour la première fois le Golden Gate Bridge.
Les deux textes nous permettent de mieux comprendre l’Amérique de ces années-là, et de ce fait, l’Amérique de Trump, dans ce court livre brillant où l’acuité du regard de Didion fait toujours mouche.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Valérie Malfoy





le 18 octobre


Fandom, Anna Day (PKJ)


Aucune histoire ne mérite qu'on meure pour elle...

Imaginez que vous puissiez vous glisser dans la peau de votre héroïne préférée... Katniss, par exemple ! Le rêve, non ? Du moins, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte que vous êtes incapable de tirer à l'arc ou de grimper aux arbres, et que vous n'avez pas le moindre instinct de survie. Mais pas de panique, vous pouvez toujours choisir de retourner à votre petite vie tranquille de fan, dans le monde réel. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de Violet, coincée dans son roman favori...

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuel Gros



Harold Cummings prend la tangente, Steven Boykey Sidley (Belfond)


Le Iain McEwan sud-africain frappe encore. À soixante ans, Harold Cummings cultive l'ennui comme d'autres les hortensias. Et un jour : tatouage coquin, bagarres violentes, démêlés avec un maquereau... Lancé sur l'autoroute de la rébellion, Harold retrouvera-t-il le chemin vers son canapé ? Drôle, savoureux et rock'n'roll, un morceau de bravoure et de style, hautement délectable.
Midwest américain, de nos jours. 
Harold Cummings a toujours mené une vie rangée, carrée, sans excès ni frissons. Une femme agréable. Deux enfants. Une maison de banlieue. Un chien. Une retraite bien méritée. Mais depuis l'enterrement d'un ami de fac, emporté à soixante ans, quelque chose le hante, lui noue l'estomac, lui torture les méninges : c'est ça, la vie ? Rien d'autre ? Voilà donc la récompense pour être toujours resté du bon côté du chemin ? Une femme qui ne frétille plus pour rien ; des enfants qui se comportent comme des étrangers ; des soirées animées par le programme télé ? Et la faucheuse qui nous happe à peine la retraite commencée ? Sans blague ! 
La prise de conscience est aussi soudaine que ravageuse. Harold veut vivre ! Gonflé à bloc, le jeune retraité se lance sur les routes du grand frisson. Osera, osera pas ? Descendre des whiskies secs dans les bars malfamés ; rafler les lunettes et le téléphone d'un inconnu ; se faire tatouer " Millie " sur la fesse gauche ; inviter une prostituée à dîner... 

Au risque de tout perdre, de voir sa vie dérailler dans les grandes largeurs, Harold envoie tout balader et se découvre un don pour l'aventure qu'il ne soupçonnait pas. Pourra-t-il jamais retrouver ses pantoufles ? L'histoire nous le dira, peut-être...

Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Catherine Gibert


La Mer qui prend l'homme, Christian Blanchard (Belfond)


Entre la guerre d'Afghanistan et l'atlantique nord, un page-turner qui vous plonge dans la tempête des âmes et une mer rouge sang.
Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l'opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l'équipage a disparu. 
Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d'hommes soudés par de rudes conditions de travail – les marins du Doux Frimaire. 

" Je ne le sens pas, ce coup. Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette galère ? " avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l'ancre en direction de la mer d'Irlande et ne disparaisse des radars...





le 25 octobre


Le Signal, Maxime Chattam (Albin Michel)

La famille Spencer vient de s'installer à Mahingan Falls.
Un havre de paix.
Du moins c'est ce qu'ils pensaient....
Meurtres sordides, conversations téléphoniques brouillées par des hurlements inhumains et puis ces vieilles rumeurs de sorcellerie et ce quelque chose d'effrayant dans la forêt qui pourchasse leurs adolescents...
Comment le shérif dépassé va-t-il gérer cette situation inédite?
Ils ne le savent pas encore mais ça n'est que le début...
Avez-vous déjà eu vraiment peur en lisant un livre ?




Les titres qui me tentent le plus...
  • Ecorces vives d'Alexandre Lenot (Actes Sud, collection Actes noirs)
  • Apocryphe de René Manzor (Calmann-Lévy noir)
  • L'Egarée de Donato Carrisi (Calmann-Lévy noir)
  • Darktown de Thomas Mullen (Rivages noir)
  • La Saga des Vickings, tome 1 : Ragnvald et le loup d'or, de Linnea Hartsuyker (Presses de la Cité)
  • Le Témoin solitaire de William Boyle (Gallmeister)
  • Inexorable de Claire Favan (Robert Laffont, collection La Bête noire)
  • Population : 48, Adam Sternbergh (Super 8 éditions)

N'hésitez pas à m'indiquer les titres qui vous tentent le plus parmi les sorties de ce mois-ci! Cette semaine, je publierai une sélection des sorties poches. Je vous souhaite en attendant, de très belles lectures.

Pour voir ma sélection des sorties poches c'est par ici !

A bientôt ^^