mercredi 18 mai 2016

Elia, la Passeuse d'Âmes

"Elle n'était pas d'accord avec tout ce qu'en seize ans on lui avait imposé comme la seule façon possible de vivre, l'évidence, avec tout ce qu'elle n'avait jamais pensé à contester. Il fallait que ça change. Elle ne savait pas comment ni quand, mais elle n'avait jamais été aussi sûre de quoi que ce soit"


Auteur : Marie Vareille
Editeur : Pocket Jeunesse
Genre : Dystopie
Date de parution : 4 mai 2016
Nombre de pages : 316
Prix : 16,90 €


4e de couverture

Elia est une Passeuse d'Âmes, un être sans émotions. Elle doit exécuter ceux qui sont devenus des poids pour la société : vieux, malades, opposants... Mais un jour elle ne parvient plus à obéir aux ordres et s'enfuit dans la région la plus déshéritée du pays, là où les Passeurs d'Âmes sont considérés comme les pires ennemis. Au plus profond d'immenses mines à ciel ouvert, Elia découvrira, telle une pépite, une destinée qui la dépasse.


Mon Avis


"Passeuse d'Âmes" : ce sont deux mots qui m'ont tout de suite séduite. En effet, il se trouve que j'apprécie tout ce qui touche de près ou de loin les âmes, les esprits errants et ceux qui les guident vers l'au-delà (je pense notamment aux Shinigami - divinités de la mort au Japon - dans l'excellent manga "Bleach" créé par Tite Kubo, dont je suis fan absolue).
En lisant la quatrième de couverture, j'ai pensé que ce roman était plutôt orienté "fantasy". Deuxième erreur, les premières pages dévoilent finalement un monde dystopique. Emballée par la découverte d'une dystopie à la française, je fus complètement happée par l'univers glacial d'Elia.

Dans ce roman, le monde est sinistré par des siècles de guerre, détruit par des armes chimiques qui ont déréglé le climat. Les océans sont contaminés, la quasi-totalité de la population terrestre a été exterminée. Seule la terre de Tasma a été épargnée. La nouvelle société qui y a été érigée est profondément totalitaire : la liberté est un "poison" (page 5), la Communauté passe avant l'individu. Aussi, la société est séparée en trois castes : les Nosobas, réduits en esclavage ; les Askaris, caste des commerçants ; et les Kornésiens, qui sont l'élite de cette société.

Elia est une jeune Kornésienne de 16 ans. Elle possède une particularité qu'elle doit à tout prix dissimuler sous peine de s'attirer de gros ennuis. Elle est lycéenne et parallèlement, elle exerce son activité de Passeuse d'Âmes :
"(...) les Passeurs d'Âmes manifestent une totale absence d'empathie envers les autres membres de la Communauté (...). Parce que la Communauté se doit d'essayer de trouver à chacun une place dans la société, il leur a été attribué comme rôle de donner la mort aux individus devenus inutiles ou risquant de mettre en danger l'équilibre collectif." (page 13).

Cependant, Elia, contrairement à ce que laisse penser la quatrième de couverture, n'est pas un être insensible : "Le passage d'une âme la laissait toujours un peu triste. (...) Comme n'importe quel Passeur d'Âmes, elle aurait aimé être insensible, voire ressentir du plaisir à voir s'éteindre une âme, mais ce n'était malheureusement jamais le cas" (page 23-24).
Lorsqu'elle se voit charger d'exécuter en urgence un Nosoba accusé d'avoir volé des médicaments pour sauver son petit frère, elle l'épargne et le laisse s'échapper. Accusée de haute trahison, elle n'a pas d'autre choix que de s'enfuir aux mines de Phosnium et de se mêler aux Nosobas.

Elia, seule, coupée des siens, doit survivre dans le secteur le plus dangereux et le plus pauvre de Tasma. Elle y fera des rencontres (bonnes et mauvaises) et elle devra faire face à d'énormes bouleversements dans sa vie. Elle connaîtra ainsi la faim, la misère, mais aussi la générosité, le partage et l'amitié.
Peu à peu, son caractère évolue, elle est plus mature et se révèle être une forte tête. Sa façon de voir les choses aussi change, notamment à propos des Nosobas.
Un dernier point sur Elia : elle est également à la recherche de son identité. En effet, elle en saura davantage sur ses origines, même si quelques questions resteront en suspens dans ce premier tome.

Le style est fluide, le roman se lit facilement. Il n'y a pas de longues descriptions ni de temps morts, l'action et les révélations s'enchaînent, ce qui est très appréciable. L'univers dystopique créé par Marie Vareille est riche et simple à comprendre. J'ai bien aimé les documents insérés entre quelques chapitres (rapports scientifiques ou militaires, livre d'histoire, articles de journaux, berceuse, etc.) qui rendent le monde de Tasma crédible sous tous ses aspects (culturel, politique, militaire, scientifique).

En conclusion, j'ai adoré "Elia, la Passeuse d'Âmes, dont la lecture est très agréable. L'univers dystopique est riche et crédible. Les personnages sont tous attachants et les rebondissements sont au rendez-vous. J'ai hâte de lire le tome 2, qui, si j'ai bien compris, nous réserve une grosse surprise et plus de romance (cf. interview de Marie Vareille par Pocket Jeunesse, ici) !



Ma note : 18/20

A bientôt pour une nouvelle chronique ^^


2 commentaires:

  1. Oh mais il a l'air aussi trop top celui la. Je lavais vue passer sur Twitter mais ta chronique donne très envie

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  2. Merci pour tes commentaires, ça me fait très plaisir! Concernant Elia, la lecture est totalement addictive, j'ai hâte de lire le 2e tome.

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