mardi 2 août 2016

Rentrée littéraire 2016 : ces livres qui me tentent le plus

560. 560 romans au programme de cette rentrée littéraire 2016... De quoi se retrouver perdu face à l'immense éventail de lectures... J'ai parcouru les sites de quelques maisons d'édition et j'ai fait ma petite sélection perso. Voici un petit tour d'horizon des sorties qui me tentent le plus.


Chez Actes Sud

* Ecoutez nos défaites, Laurent Gaudé (le 17/08)

Un agent des services de renseignements français gagné par une grande lassitude est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d'élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d'une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Les lointaines épopées de héros du passé scandent leurs parcours – le général Grant écrasant les Confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Sélassié se dressant contre l’envahisseur fasciste... Un roman inquiet et mélancolique qui constate l'inanité de toute conquête et proclame que seules l’humanité et la beauté valent la peine qu'on meure pour elles.








* Les Parisiens, Olivier Py (le 17/08)


Jeune provincial avide de réussite et de plaisirs, Aurélien se lance à l’assaut de Paris, et de la grande aventure du Théâtre. Beau, désinvolte, insolent, il fait la conquête d’un éminent chef d’orchestre, séduit une vieille faiseuse de carrières, pince les fesses d’un ministre et charme un cacochyme empereur des médias. Dans les salons, les fêtes mondaines et les backrooms où se mettent à nu les édiles culturels, où les prétendants aux nominations se déchirent, où l’on conspire à l’envi et profane les réputations, Aurélien est le nouveau talent qu’on rêve d’étreindre comme une jeune proie – et qui, sûrement, saura se montrer prodigue.
Mais ses vraies amours sont ailleurs. Iris, Serena, Kamel, Gloria, Ulrika…, reines transgenres et faune de la nuit, qui prennent d’assaut Pôle Emploi et ourdissent une décisive révolte des putes. Et surtout Lucas, enfant trop mal aimé, poète magnifique mais inaccompli qui cherche avec humilité et désespoir une raison d’être au monde, de vivre encore, de croire…
Tour à tour féroce et fervente, orgiaque et lyrique, dérisoire et grandiose, cette nef des intrigants, des saints et des prostitué(e)s tangue puissamment entre rire et douleur, sonde les coeurs et les reins d’un parisianisme méphitique et narcissique, nourri d’illusions balzaciennes et ivre d’incarner cette Ville Lumière, sur laquelle flotte comme un drapeau – sans cesse brandi, vénéré et lacéré – le suaire d’un Art salvateur.


* 14 Juillet, Eric Vuillard (le 17/08)

La prise de la Bastille est l’un des évènements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu’elle fut écrite par les notables, depuis l’Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n’y étaient pas. 14 Juillet raconte l’histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse.
















Chez Albin Michel

* Riquet à la houppe, Amélie Nothomb (le 17/08)

« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »

















* Avec la mort en tenue de bataille, José Alvarez (le 17/08)


« Elle était totalement déterminée. Allégorie d'une Espagne fière et rebelle, lèvres rouges, cheveux noirs noués en chignon dans une résille, revêtue d'un tailleur noir sur des bas également noirs, chaussée de noir enfin, elle s'assit, telle l'annonce de la mort, dans le fauteuil, dos à la fenêtre. La fin du cauchemar était proche. »Histoire d'amour, de trahison et de sang, Avec la mort en tenue de bataille nous plonge dans la guerre civile d'Espagne avec une puissance d'autant plus rare qu'elle est incarnée par un inoubliable personnage : Inès, mère et épouse respectable qui, lorsque le conflit éclate, se jette à corps perdu dans le maelström de cette lutte fratricide dont elle découvre avec stupeur toutes les ambiguïtés. Évocation historique d'une tragédie emblématique, le roman de José Alvarez est aussi le sublime portrait d'une femme qui symbolise l'âme suppliciée de l'Espagne, celui d'une mère combattante que l'horreur de la guerre révèle à elle-même.


* Pechblende, Jean-Yves Lacroix (le 17/08)


1938. Embauché dans une librairie de livres anciens où se pressent les écrivains de l'entre-deux-guerres, Lucien apprend les règles du métier, jusqu'à l'art de la contrefaçon, et celles de l'amour fou. Il s'est épris de Laura, étudiante en physique au Collège de France, qui fait auprès de Frédéric Joliot-Curie des recherches sur la scission de l'atome à partir du dioxyde d'uranium, la pechblende, littéralement « la pierre qui porte malheur ». Mais la guerre éclate et son patron, Edouard Mesens, entre en clandestinité. Lucien doit choisir : la passion ou le devoir.
Grand roman sur les dessous de l'Occupation, le livre de Jean-Yves Lacroix, l'auteur remarqué de Haute époque, offre un tableau saisissant et frappe par son ambition : mêler la quête singulière de ses personnages aux aléas de l'Histoire.


* Lithium, Aurélien Gougaud (le 17/08)


Elle, vingt-trois ans, enfant de la consommation et des réseaux sociaux, noie ses craintes dans l'alcool, le sexe et la fête, sans se préoccuper du lendemain, un principe de vie. Il vient de terminer ses études et travaille sans passion dans une société où l'argent est roi. Pour eux, ni passé ni avenir. Perdus et désenchantés, deux jeunes d'aujourd'hui qui cherchent à se réinventer.Dans un texte crépusculaire, Aurélien Gougaud entremêle leurs voix, leurs errances, leur soif de vivre, touchant au plus près la vérité d'une génération en quête de repères. Un premier roman d'une surprenante maturité, qui révèle le talent d'un jeune auteur de vingt-cinq ans.




Chez Belfond

* Yaak Valley, Montana, Smith Henderson (le 18/08)


Dans le Montana, en 1980.
Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d'écorchés vifs et d'âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police.
Et puis il y a Cecil l'adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l'apocalypse est proche, que la civilisation n'est que perversion et que le salut réside dans la survie et l'anarchie. Pearl qui s'est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu'il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants.
Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l'ange rédempteur, s'il n'était pas lui-même complètement perdu...


* Voici venus les rêveurs, Imbolo Mbue (le 18/08)

Aux États-Unis et au Cameroun, en 2007.
Nous sommes à l'automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d'origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. Et surtout, pour les Jonga, le Graal est en vue : obtenir leur carte verte et devenir enfin des Américains.
Mais rien n'est simple au pays de l'American Dream. Entre Jende, loyal, discret, compétent, et son patron Clark, noyé dans le travail et les difficultés de la banque se noue une vraie complicité. Les deux familles se rapprochent, mais si les Jonga sont soudés malgré l'épée de Damoclès de l'expulsion, les Edwards sont en proie à de nombreux problèmes. Pour tous, l'interminable demande d'asile des Jonga et la menace d'éclatement de la bulle des subprimes vont remettre en question leurs certitudes... 

* Le Poison, Charles Jackson (le 01/09)


À New York, dans les années 1940
Une fois le verre devant lui, il se sentit mieux. Il ne le but pas immédiatement. Maintenant qu'il le pouvait, il n'en éprouvait plus le besoin. Au contraire, il s'offrit le luxe de l'ignorer pour un temps. Il alluma une cigarette, sortit plusieurs enveloppes de sa poche, déplia et parcourut une vieille lettre, rangea le tout et commença à chantonner doucement. Puis il se joua la comédie subtile et étudiée de l'ennui : il se regarda dans la glace sombre du bar, comme perdu dans ses pensées ; tripota son verre, le tournant et le retournant ou le faisant glisser d'avant en arrière sur la surface mouillée du comptoir ; dansa d'un pied sur l'autre ; lança un regard dans la direction d'un couple d'inconnus qui se tenaient au bar un peu plus loin, les toisant de haut, une minute ou deux, d'un œil critique, et, estima-t-il, d'une façon aristocratique. Et quand, pour en finir, il leva le verre jusqu'à ses lèvres, ce fut avec un air excédé qui semblait dire : " Ma foi, je suppose que je ferais aussi bien de le boire, maintenant que je l'ai commandé. "

* La Tentation d'être heureux, Lorenzo Marone (le 01/09)


À Naples, de nos jours
Cesare Annunziata a 77 ans, et sa vie n'est pas ce qu'il aurait voulu qu'elle soit. Il n'a jamais vraiment réussi à aimer sa femme, les relations avec sa fille, Sveva, sont très compliquées, et son fils, Dante, n'ose pas lui présenter son compagnon. Alors, tant pis, il décide de profiter un tant soit peu de l'existence en buvant, mangeant et fumant comme il lui plaît. Peu importe les reproches de Sveva. Il continue même à voir cette chère Rossana, officiellement infirmière, mais qui, en réalité, vend ce qui lui reste de charmes.
Un soir, le silence de son appartement est brisé par une très violente scène de ménage. Et Cesare ne tarde pas à comprendre que sa voisine, la belle Emma, se fait battre par son mari. La nouvelle fait vite le tour de l'immeuble. Aidé de ses deux compères du troisième âge, Madame Vitaglino, collectionneuse de chats, et, Marino, solitaire endurci, Cesare décide de secourir la jeune femme. Après avoir échafaudé les plans les plus rocambolesques, c'est finalement en se liant d'amitié avec Emma qu'il va tenter de la sortir des griffes de son époux.
Un petit dîner en tête à tête, de délicates attentions, un sourire réconfortant... Chamboulé par la douceur de la jeune femme, le vieillard s'apaise peu à peu : à 77 ans, finalement, n'est-il pas temps de se délecter des belles choses de la vie et de faire, enfin, la paix avec ceux qu'on aime ?

* La Trêve, Saïdeh Pakravan (le 25/08)


Plus aucun crime, plus de violence, plus de suicides, plus de crises cardiaques, de viols, de meurtres, d'accidents de voiture, d'agressions. Plus d'appels dans les commissariats, et les urgences des hôpitaux restent vides. La foule enthousiaste danse dans les rues, s'embrasse et scande : " Trêve éternelle ! " Pourtant, deux individus sont hantés par une question : la trêve va-t-elle durer, et si oui... jusqu'à quand ?
À travers le destin prodigieux de ses personnages, La Trêve nous fait vivre vingt-quatre heures aux États-Unis, dans la vie d'un pays transformé en... miracle ? conspiration mondiale ? terrain de jeu extraterrestre ?
Quelle que soit la réponse, Saïdeh Pakravan, l'auteur-monde, nous montre une réalité sans fard, peut-être éloignée de notre quotidien, mais qui est bel et bien la nôtre...




* Journée exceptionnelle du déclin de Samuel Cramer, Agnès Michaux (le 01/09)




Lui, c'est Samuel Cramer, l'Amiral, l'homme des grands voyages horizontaux et verticaux,
l'écrivain qui aime quand " ç'a de la gueule ", l'observateur de son époque, de sa ville et de ses
contemporains. Un homme difficile et attachant.
Elles, ce sont ses femmes, celles qu'il aime ou qu'il déteste, celles dont il rêve et qui n'existent pas.
Eux, ce sont ses amis, ses poisons, Michel Houellebecq, Sibelius, Rimbaud, Duras, Melville,
Gary Cooper, Hölderlin, l'alcool, l'ennui, l'espoir, le désespoir, la provocation, la honte, l'ironie,
et tout ce qu'il ne saura jamais dire.
Ce matin-là, Samuel Cramer entame une journée qu'il espère exceptionnelle. Mais il semblerait
que le destin en ait décidé autrement.
Commence alors une drôle d'errance baudelairienne...




Chez Buchet Chastel

* Parmi les loups et les bandits, Atticus Lish (le 18/08)


Parmi les loups et les bandits est une tragédie contemporaine, puissante, lyrique. Le roman met en scène l'improbable histoire d'amour entre deux marginaux dans un New York spectral, encore en proie aux secousses de l'après 11 septembre. Zou Lei, une clandestine chinoise d'origine Ouïghour errant de petits boulots en rafles des Homeland security services rencontre Brad Skinner, un vétéran de la guerre en Irak meurtri par les vicissitudes des combats. Ensemble, ils arpentent le Queens et cherchent un refuge, un havre, au sens propre comme figuré. L'amour fou de ses outlaws modernes les mènera au pire, mais avant, Lish prend le soin de nous décrire magistralement cette Amérique d'en bas, aliénée, sans cesse confinée alors même qu'elle erre dans les rues. Il nous assène l'histoire de ces hommes et ces femmes qui font le corps organique de la grande ville : clandestins, main d'oeuvre sous payée, chair à canon, achevant sous nos yeux les derniers vestiges du rêve américain.
Avec cet incroyable premier roman, lauréat de nombreux prix dont le prestigieux Pen/Faulkner award, Atticus Lish s'est immédiatement hissé au rang des plus grands : puisant chez Dickens comme aux sources du modernisme, il livre un texte brutal et beau, incontournable.


* Celui-là est mon frère, Marie Barthelet (le 18/08)

«En te voyant, j'ai pensé que tu étais revenu pour moi, puis que tu avais vieilli. Je me trompais. Déjà tu souhaitais repartir. Et ce n'était pas tant que tu avais vieilli, tu étais transformé défiguré, allais-je dire, par la brûlure d une foi neuve. J'ai aussi cru que je délirais, que mon souper passait mal ou que j'avais trop bu. Mais ton nom susurré par tous ceux
qui étaient présents a craquelé le silence. J'ai compris que je n'étais pas le seul à te voir. Que c'était vrai. Que c'était toi.»
Un jeune chef d'état, porté au pouvoir par voie de succession, reçoit la visite de son frère tant aimé, disparu dix ans plus tôt après avoir assassiné un policier. La brève joie des retrouvailles cède aussitôt la place à l'amertume et à l'indignation : celui qui est revenu a changé. Désormais, il est l'Ennemi, l'homme qui excite les opposants au régime et organise sa chute.
A cause de lui, le pays va s'embourber dans une crise sans précédent.
Celui-là est mon frère est un conte. Dans une ville imaginaire où se côtoient monuments du passé et vie contemporaine, le temps ne s'écoule pas. Jusqu'à l'hallali final, c'est la voix du frère régnant que l'on entend voix émouvante qui déroule le récit envoûtant d'une affection mortelle.





Chez Les Escales



* Les Vies de papier, Rabih Alameddine (le 25/08)


Une réflexion sur le temps, la politique, la solitude, la douleur et la résistance. Et surtout une ode à la littérature.


















Chez Gallimard

* Tabou, Ferdinand Von Schirach (le 18/08)

Tabou s'ouvre sur une brève évocation de Louis Daguerre, l'inventeur de la photographie. Car si la trame du deuxième roman de l'écrivain allemand pourrait faire penser à un polar tant le suspense tient le lecteur en haleine de bout en bout, le livre est aussi traversé par une réflexion sur le regard et sur la représentation. Et ce n'est pas un hasard, car Sebastian von Eschburg, le héros de Tabou, est photographe. Né dans une vieille dynastie bavaroise, d'abord élevé dans le château familial avant d'être envoyé en internat, il a été traumatisé par le suicide de son père et la vente des biens de la famille. Il part à Berlin où il devient l'apprenti d'un photographe connu, puis la chance lui sourit et grâce à quelques clichés une série de nus de sa maîtresse il devient à la mode à seulement 25 ans, bien qu'il soit solitaire et mal à l'aise dans les relations sociales. Son amie Sofia semble capable d'accepter ses silences et absences par amour alors que ses installations et expositions ont de plus en plus de succès. Tout va donc pour le mieux jusqu'à ce qu'il apprenne par hasard l'existence d'une demi-soeur à Rome. Un jour, une affaire criminelle mystérieuse éclate à Berlin : Sebastien von Eschburg est soupçonné d'avoir enlevé et peut-être tué une jeune femme. Le substitut du procureur lui extorque des aveux. Biegler, un célèbre avocat en fin de carrière rentre alors de sa cure pour assurer la défense de von Eschburg. Les aveux arrachés sous la menace et l'absence du corps de la jeune femme qui avait alerté la police depuis le coffre d'une voiture fragilisent l'accusation. Mais quand le procès s'ouvre, la recherche de la vérité s'avère complexe... Von Eschburg se serait-il livré à quelques expérimentations artistiques un peu trop audacieuses ?


* Chanson douce, Leïla Slimani (le 18/08)

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. A travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.


* Monsieur Origami, Jean-Marc Ceci (le 25/08)


A l'âge de vingt ans, le jeune Kurogiku tombe amoureux d'une femme qu'il n'a fait qu'entrevoir et quitte le Japon pour la retrouver. Arrivé en Toscane, il s'installe dans une usine isolée où il mènera quarante ans durant une vie d'ermite, adonné à l'art du "washi", papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis. Un jour, un jeune horloger arrive chez Monsieur Origami. Il a le projet de fabriquer une montre complexe avec toutes les mesures du temps disponibles. Son arrivé bouscule l'apparente tranquillité de Monsieur Origami et le confronte à son passé. Ce texte, entièrement dépouillé, allie profondeur et légèreté, philosophie et silence. D'une précision documentaire, historique et technique parfaite, ce roman a l'intensité d'un conte, la pureté d'une eau vive, la beauté d'un origami.





Chez Grasset

* California Girls, Simon Liberati (le 17/08)

« En 1969, j’avais neuf ans. La famille Manson est entrée avec fracas dans mon imaginaire.  J’ai grandi avec l’image de trois filles de 20 ans  défiant les tribunaux américains, une croix sanglante gravée sur le front. Des droguées… voilà ce qu’on disait d’elles, des droguées qui avaient commis des crimes monstrueux sous l’emprise d’un gourou qu’elles prenaient pour Jésus-Christ. Plus tard, j’ai écrit cette histoire le plus simplement possible pour exorciser mes terreurs enfantines et j’ai revécu seconde par seconde le martyr de Sharon Tate. »
Los Angeles, 8 août 1969 : Charles Manson, dit Charlie, fanatise une bande de hippies, improbable « famille » que soudent drogue, sexe, rock’n roll et vénération fanatique envers le gourou. Téléguidés par Manson, trois filles et un garçon sont chargés d’une attaque, la première du grand chambardement qui sauvera le monde. La nuit même, sur les hauteurs de Los Angeles, les zombies défoncés tuent cinq fois. La sublime Sharon Tate, épouse de Roman Polanski enceinte de huit mois, est laissée pour morte après seize coups de baïonnette. Une des filles, Susan, dite Sadie, inscrit avec le sang de la star le mot PIG sur le mur de la villa avant de rejoindre le ranch qui abrite la Famille.
Au petit matin, le pays pétrifié découvre la scène sanglante sur ses écrans de télévision. Associées en un flash ultra violent, l’utopie hippie et l’opulence hollywoodienne s’anéantissent en un morbide reflet de l’Amérique. Crime crapuleux, vengeance d’un rocker raté, satanisme, combinaisons politiques, Black Panthers… Le crime garde une part de mystère.
En trois actes d’un hyper réalisme halluciné, Simon Liberati accompagne au plus près les California girls et peint en western psychédélique un des faits divers les plus fantasmés des cinquante dernières années. Ces 36 heures signent la fin de l’innocence.


* Police, Hugo Boris (le 24/08)

Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l’on croise tous les jours et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l’uniforme.

Un soir d’été caniculaire, Virginie, Érik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Jusqu’à la confrontation finale, sur les pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s’apprêtent à basculer.

En quelques heures d’un huis clos tendu à l’extrême se déploie le suspense des plus grandes tragédies. Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu’il va ?


* Anna, Niccolo Ammaniti (le 14/09)

Sicile, 2020. Un virus mortel, « la Rouge », a déferlé sur l’Europe quatre ans auparavant et décimé la population adulte ; les jeunes, eux, sont protégés jusqu'à l'âge de la puberté. Anna se retrouve seule avec Astor, son petit frère de quatre ans.
Elle doit affronter le monde extérieur avec ses cadavres, ses charognards, ses chiens errants et affamés, l’odeur pestilentielle, pour trouver, quand il en reste, des médicaments, des bougies, des piles, des boîtes de conserve, avec comme unique guide dans cette lutte pour la survie, le cahier d’instructions que lui a légué leur mère avant d’être emportée par la maladie.
Lorsqu’Astor disparaît, Anna part à sa recherche, prête à défier les bandes d’enfants sauvages qui errent à travers les rues désertes, les centres commerciaux et les bois. Mais l'ordre appartient au passé et les règles d'autrefois ont été oubliées. Pour réussir à sauver Astor, Anna va devoir en inventer de nouvelles, parcourant ce monde à l'abandon où la nature a repris ses droits, ne laissant que les vestiges d'une civilisation qui a couru à sa propre perte.
Une véritable odyssée des temps modernes où s'entremêlent lumière et ténèbres, un duel permanent entre la vie et la mort.



Chez Héloïse d'Ormesson

* Lucie ou la vocation, Maëlle Guillaud (le 18/08)

Lucie est amoureuse. Éperdument. Mais pour imposer celui qu'elle a choisi, elle va devoir se battre. Ne pas céder face aux larmes de sa mère, à l'incompréhension de sa grand-mère, et à la colère de Juliette, sa meilleure amie. Malgré les humiliations quotidiennes, les renoncements, l'isolement et l'ascèse. Elle résiste et rêve d'absolu. Un jour pourtant, le sacrifice qu'elle a durement payé est violemment ébranlé par la découverte d'un secret. S'est-elle fourvoyée ou est-elle victime d'une manipulation ?

Avec une sensibilité et une justesse infinie, L. ou la vocation nous entraîne dans les coulisses d'un monde fermé, soumis aux règles impénétrables d'une congrégation vouée au divin. Subtilement le roman dévoile ce processus d'abnégation jusqu'à ce que le doute s'immisce. Une histoire en étroite résonance avec nos problématiques sociétales, et qui permet peut-être de saisir avec plus d'acuité la violence que le sacrifice impose et surtout sa puissance à tout exiger de vous.




Chez J.C. Lattès

* D'où viennent les vagues, Fabio Genovesi (le 31/08)


Il y a des vagues qui viennent bousculer pour toujours les eaux calmes de la vie. Celle de Luna, une petite albinos, aux yeux si clairs qu'elle ne peut voir le réel ; celle de son frère Luca, grand surfeur, qui sillonne les vagues et traîne tous les cœurs derrière lui ; celle de leur mère qui pense que l'amour n'existe plus ; celle d'un mystérieux enfant arrivé de Tchernobyl qui parle un italien suranné.

Et celles de tant d'autres personnages qui sont au cœur de ce roman débordant d'histoires pleines d'une grâce amère et tendre.







* Le Livre de Memory, Petina Gappah (le 24/08)


« L’histoire que vous m’avez demandé de vous raconter ne commence pas avec la mort, d’une hideur déplorable, de Lloyd. Elle commence par une journée d’août, il y a bien longtemps, quand j’avais neuf ans, que le soleil brûlait mon visage couvert de cloques et que mon père et ma mère me vendaient à un homme étrange. »

Enfermée dans le couloir de la mort, pour un crime qu'elle n'a pas commis, Memory se souvient : son enfance joyeuse dans le township près d'Harare, où la nuit les sorcières mangent les enfants. Son attachement pour cet homme blanc, mystérieux et érudit, qui lui a donné une éducation et l'amour des livres...
Désormais, Memory partage ses interminables journées avec Verity et Jimmy, l'arnaqueuse et la prostituée. Entre rire et émotion, le passé resurgit et éclaire son improbable destin.
D'une écriture étincelante, mélodique, ce roman plonge le lecteur dans un monde de mystères, de dérisions et d'énergie vitale.




Chez Julliard

* Dieu n'habite pas La Havane, Yasmina Khadra (le 18/08)

À l'heure où le régime castriste s'essouffle, " Don Fuego " chante toujours dans les cabarets de La Havane. Jadis, sa voix magnifique électrisait les foules. Aujourd'hui, les temps ont changé et le roi de la rumba doit céder la place. Livré à lui-même, il rencontre Mayensi, une jeune fille " rousse et belle comme une flamme ", dont il tombe éperdument amoureux. Mais le mystère qui entoure cette beauté fascinante menace leur improbable idylle.
Chant dédié aux fabuleuses destinées contrariées par le sort,
Dieu n'habite pas La Havane est aussi un voyage au pays de tous les paradoxes et de tous les rêves. Alliant la maîtrise et le souffle d'un Steinbeck contemporain, Yasmina Khadra mène une réflexion nostalgique sur la jeunesse perdue, sans cesse contrebalancée par la jubilation de chanter, de danser et de croire en des lendemains heureux.



* Ce vain combat que tu livres au monde, Fouad Laroui (le 18/08)


Ali et Malika viennent d'emménager dans un quartier bohème de Paris. Ils sont jeunes, amoureux, l'avenir s'offre à eux, plein de promesses. Ali, marocain de naissance et brillant ingénieur, vit en France depuis dix ans. Malika est institutrice, ne parle pas l'arabe et ignore presque tout de la culture de ses parents. Leur bonheur pourrait être parfait si Ali n'était pas brusquement contraint de démissionner de son poste : du fait de ses origines, l'entreprise qui l'employait l'a écarté d'un contrat sensible sur lequel il travaillait depuis des mois. Broyant du noir à longueur de journées, Ali bascule dans le désespoir, puis dans l'extrémisme. La vie quotidienne du couple tourne alors à l'enfer… Dans ce nouveau roman aux allures de conte voltairien, Fouad Laroui analyse les mécanismes qui mènent un individu à se radicaliser. Reprenant les thématiques qui traversent ses livres depuis quelques années, il dévoile les ressorts psychologiques de tous ceux qu'une quête d'identité, parasitée par la rancoeur, pousse à se contenter de réponses partisanes et tronquées. Par une implacable démonstration, portée par l'enchevêtrement de la fiction et de la grande Histoire, Fouad Laroui montre à quel point l'illusion du "retour aux origines" est dangereuse et rétrograde, et dénonce le mensonge sur lequel repose tout fondamentalisme religieux. Pourfendeur de l'amnésie collective, il renvoie chacun dos à dos, comble nos lacunes et rappelle que le passé conditionne toujours le présent. Une fois encore, riche de cette précieuse double culture qui le caractérise, Fouad Laroui nous livre un indispensable regard sur notre temps.




Chez Robert Laffont

* Nos Âmes la nuit, Kent Haruf (le 01/09)


Dans la petite ville de Holt, Colorado, déjà théâtre des événements du Chant des plaines, Addie, 75 ans, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure… Bravant les cancans, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d'amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d'encouragement. Une nouvelle jeunesse apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir ensemble. Mais voilà, bientôt, les enfants d'Addie et de Louis s'en mêlent, par égoïsme et surtout par peur du qu'en-dira-t-on. Le fils d'Addie, ulcéré, somme sa mère de quitter ce vieil homme qui, il en est persuadé, en veut à son argent. Dans sa colère, il va jusqu'à la menacer de l'empêcher de voir son petit-fils. La fille de Louis, qui pourtant vit loin, ne supporte pas les coups de téléphone malveillants de ses anciennes copines d'école, qui salissent tout et lui font honte. Pris dans la violence et la rancoeur de leurs enfants, Addie et Louis résistent mal. Le chantage de son fils contraint Addie à renoncer à l'homme qu'elle s'est choisi, à son indépendance et au bonheur qui l'attendait. Louis lutte et apaise sa fille, mais ne peut rien contre la décision d'Addie. Désormais, c'est par téléphone, et en cachette, qu'ils devront prolonger les confidences de la nuit et voler quelques instants de bonheur.

* Nora Webster, Colm Toibin


Irlande, fin des années 1960. Nora, qui élève seule ses quatre enfants depuis la mort de son mari, tente de refaire sa vie sous l'oeil critique des habitants de la petite ville où elle vit depuis toujours. Opiniâtre et indocile, elle s'affranchit peu à peu des cancans et s'autorise de menues libertés : prendre des cours de chant, s'acheter une chaîne stéréo... La profondeur des émotions que soulève en elle la musique s'accorde au réveil de sa sensibilité et de sa personnalité.
Le récit de la renaissance de Nora dans une société irlandaise en pleine mutation est magistralement servi par une prose musicale, délicate et nuancée : " Ce sont les phrases renfermant de l'émotion qui m'intéressent, dit Colm Tóibín. À travers le rythme, il faut contenir l'émotion, la relâcher, la contenir, la relâcher. " Et derrière le portrait de Nora, c'est la vérité de sa mère qu'il tente d'atteindre. Il lui a fallu plus d'une décennie pour terminer ce livre, trop intimidant, trop personnel.

* J'ai longtemps eu peur de la nuit, Yasmine Ghata (le 18/08)


"Tu as eu longtemps peur de la nuit avec cette croyance ancrée que l'on est plus fragile et plus vulnérable dans l'obscurité" résume l'auteur dans une phrase qui a inspiré le titre de ce livre et lui donne tout son sens. C'est par la confrontation de leurs destinées et leurs hantises mutuelles que les deux héros de ce roman vont tenter d'exorciser cette part d'ombre qu'ils portent en eux. Arsène, l'orphelin rwandais réfugié en France et adopté par une famille française, en confiant à Suzanne le secret de sa jeune existence, et celle-ci en se replongeant simultanément dans son propre drame familial : la perte de son père qu'elle adorait. Tout commence lorsque Suzanne, qui anime des ateliers d'écriture avec de jeunes collégiens, demande un jour à chacun d'eux d'apporter un objet de famille, susceptible d'illustrer leur vie personnelle et intime. Un seul d'entre eux avoue qu'il n'en possède pas : un adolescent africain prénommé Arsène recueilli par un couple de professeurs parisiens. Rien ne lui reste de sa famille d'origine, si ce n'est une valise qu'il a emportée avec lui durant sa fuite et qui lui a servi d'habitacle pour dormir et parfois se protéger, devenue une sorte de "prolongement de lui-même". C'est à partir de cet objet singulier que Suzanne va le convaincre de lui raconter son itinéraire, la façon dont il a réussi à échapper aux tueries qui ont anéanti tout le reste de sa famille et de son village quasiment sous ses yeux. L'exercice d'écriture auquel il accepte de se prêter devient pour Arsène le moyen de surmonter sa solitude et sa peur d'enfant. Revivre ses traumatismes, restituer l'horreur qu'il a traversée lui permet peu à peu de renouer les fils d'une identité dévastée. Ce travail conduit Suzanne à retourner dans le même temps sur les traces de son propre drame et de la perte irréparable qui continue de meurtrir son existence. Elle revient sur les lieux du bonheur perdu pour un ultime adieu à son père disparu prématurément, rituel du souvenir, pèlerinage intérieur qui l'aidera à retrouver ses racines profondes et à vivre enfin en accord avec elles. Par la grâce de l'écriture et de l'imaginaire.

* Les Elus, Steve Sem-Sandberg (le 18/08)


Avec l'Anschluss (1938), Spiegelgrund, ancien hospice et hôpital psychiatrique, est devenu un centre pour enfants handicapés ou malades, mais aussi pour jeunes délinquants. En 1941, le pavillon numéro 9 abrite la maison de redressement. C'est là qu'en janvier arrive Adrian Ziegler. Il a une dizaine d'années et vient d'une famille d'origine tzigane socialement stigmatisée. Hannes Neubauer, un petit gars blond aux yeux bleus, atterrit lui aussi au pavillon 9, probablement abandonné par son père. Julius Becker a été condamné à la maison de redressement car ses parents se sont opposés au nazisme. Quant au jeune Jockerl, on ne sait rien de son passé. Dans un époustouflant ballet de voix tour à tour intérieures et extérieures, Adrian, Hannes, Julius et Jockerl témoignent de leur vie quotidienne dans un monde d'effroi. Leurs voix plongent dans le pavillon 9, où eux, les "asociaux", sont victimes d'abus tant physiques que moraux. Elles s'emparent du pavillon 17, où de temps à autre l'un d'eux est envoyé. Là, les "inéducables" sont soumis à des conditions d'existence proches de la torture avant d'être éventuellement supprimés. Dans ce lieu de l'enfer, les enfants tentent d'oublier la menace qui pèse sur eux : le pavillon 15, où l'on extermine les "indésirables" après leur avoir fait subir de terribles examens médicaux. Les paroles des jeunes victimes déroulent leur impuissance d'enfant, leur repli dans des zones très obscures d'eux-mêmes pour survivre, leur naufrage mental. Elles parlent de ces adultes dont ils sont entièrement dépendants, qui les torturent et les assassinent. Ces adultes, ce sont les médecins, ceux que l'histoire finira par juger : le docteur Illing, convaincu d'agir pour la science et pour le bien général, le docteur Türk, qui "s'est contentée d'obéir aux ordres du Reich", le docteur Gross… Ce sont aussi les infirmières, comme l'énigmatique Anna Katschenka. Elle obéit sans émotion apparente aux directives les plus inhumaines de ses supérieurs, mais en dehors du travail elle est entièrement dévouée à ses parents vieillissants. Les voix de ces tortionnaires s'ajoutent à celles des enfants, les emprisonnant d'une gangue maléfique contre laquelle la raison se brise. Après la guerre, Adrian, Hannes et les quelques survivants de Spiegelgrund témoigneront, sans toujours être écoutés. En 2002, l'Autriche exhumera enfin ce sinistre passé, enterrera les restes des petites victimes conservés dans des bocaux au sous-sol de l'hôpital et leur élèvera un mémorial.



* A la place du cœur, Arnaud Cathrine (le 01/09)


Ce soir, Caumes a 17 ans et attend le déluge. Il ne sait qu'une chose : à la fin de l'année, il quittera sa ville natale pour rejoindre son frère aîné à Paris. Paris, la ville rêvée. Ce soir, Caumes a 17 ans et attend aussi le miracle qui, à son grand étonnement, survient : Esther – sujet de tous ses fantasmes – se décide enfin à lui adresser plus de trois mots, à le regarder droit dans les yeux et à laisser deviner un " plus si affinités "...
Nous sommes le mardi 6 janvier 2015 et le monde de Caumes bascule : le premier amour s'annonce et la perspective obsédante de la " première fois ". Sauf que le lendemain, c'est la France qui bascule à son tour : deux terroristes forcent l'entrée du journal Charlie Hebdo et font onze victimes...
À la place du cœur, c'est ça : une semaine, jour après jour, et quasiment heure par heure, à vivre une passion sauvageonne et exaltante ; mais une semaine également rivée sur les écrans à tenter de mesurer l'horreur à l'œuvre, à tenter de ne pas confondre l'information en flux continu avec un thriller télé de plus. Comment l'amour (qui, par définition, postule que " le monde peut bien s'écrouler ") cohabite-t-il avec la mort en marche ? Comment faire tenir ça dans un seul corps, dans une seule conscience ? Comment respirer à fond le parfum de la fille qu'on aime et comprendre, dans le même temps, que le monde qui nous attend est à terre ?




Chez Plon

* D'Extase et d'amour féroce, Dylan Landis (le 18/08)


Le bouleversant roman d'apprentissage d'une jeune femme dans le New York bohème des années 1970.

















* Les Mains lâchées, Anaïs Llobet (le 18/08)


Aux Philippines, une jeune journaliste française tente de continuer à vivre dans le chaos du typhon Yolanda qui a emporté son compagnon. Un premier roman d'une justesse tragique.














* Où la lumière s'effondre, Guillaume Sire (le 25/08)

Dans la Silicon Valley, deux princes d'Internet décident de détruire le réseau qu'ils ont contribué à créer. Un roman noir et haletant, poétique et prométhéen, qui interroge la puissance d'internet, le rêve américain et les limites de la modernité.
















Chez Préludes

* Aux petits mots les grands remèdes, Michael Uras (le 31/08)

Alex, notre héros passionné par les livres, a choisi d’exercer le métier peu commun de bibliothérapeute. Sa mission : soigner les maux de ses patients en leur prescrivant des lectures. Yann, l’adolescent fragile qui s’est fermé au monde ; le cynique Robert, étouffé par son travail et qui ne sait plus comment parler à sa femme ; Anthony, la star de football refusant de s’avouer certaines de ses passions... Tous consultent Alex. Mais qui donnera des conseils au bibliothérapeute lui-même ?
La clé du bonheur se trouve-t-elle vraiment entre les lignes de ses livres chéris ?


En convoquant les auteurs qui ont compté, Michaël Uras propose, sous une plume vive et légère, une histoire revigorante et inspirante, pleine d’humour et d’esprit, qui rend hommage aux mots, ceux des autres, ou ceux que chante notre petite musique intérieure.




* Les Mots entre mes mains, Guinevere Glasfurd (le 24/08)

Helena Jans van der Strom n’est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le coeur et l’esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d’ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?
En dévoilant cette relation amoureuse avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d’une femme lumineuse, en avance sur son temps, et révèle une autre facette du célèbre philosophe français.
Un roman de passion et de liberté qui nous plonge dans une fresque envoûtante des Pays-Bas au « siècle d’or », à la manière de La Jeune Fille à la perle.


Chez Seuil

* Eclipses japonaises, Eric Faye (le 18/08)


En 1966, un G. I. américain s'évapore lors d'une patrouille dans la zone démilitarisée, entre les deux Corées. Il est considéré comme "missing". A la fin des années 1970, sur les côtes de la mer du Japon, hommes et femmes, de tous âges et de tous milieux, se volatilisent. Parmi eux, une collégienne qui rentrait seule de l'école, un archéologue qui s'apprêtait à poster sa thèse, une future infirmière qui voulait s'acheter une glace. "Cachées par les dieux", ainsi qualifie-t-on en japonais, ces victimes qui ne laissent aucune trace, pas un indice, et qui mettent en échec les enquêteurs. Une à une, les affaires sont classées, les familles abandonnées à l'incompréhension, les disparus oubliés. En 1987, le vol 858 de Korean Air explose en plein vol. Une des terroristes, descendue de l'avion lors d'une escale, est arrêtée. Elle s'exprime dans un japonais parfait. Pourtant, la police finit par identifier une espionne venue tout droit de Corée du Nord. Vingt-cinq ans après, les Japonais "cachés par les dieux" réapparaissent tels des spectres, sur les terres de Kim Jong-un. Puis, c'est au tour du G. I. de resurgir dans un téléfilm nord-coréen de propagande, où la CIA le voit interpréter un rôle d'Américain honni. Toutes ces affaires ont-elles un lien ? Si l'Histoire interviendra soudain pour résoudre le mystère de ces enlèvements, c'est Eric Faye qui, par la grâce du roman, pénètre l'imaginaire et la vie secrète de ces destins cabossés, absorbés, dévorés par un pays impénétrable et un régime ultra-autoritaire.



* A la fin le silence, Laurence Tardieu (le 18/08)

Décembre 2014. Depuis plusieurs semaines, la narratrice sait qu'elle va devoir vendre la maison de son enfance. Lieu des origines et de l'ancrage, de la mémoire familiale et de sa propre mémoire. Face à ce chagrin intime, écrire un livre lui semble la seule chose encore possible : trouver les mots pour, peut-être, sauver quelque chose de la maison avant qu'elle ne disparaisse de sa vie, lui restituer une part d'éternité. Janvier 2015. La vague d'attentats qui frappe la France la laisse sans mots, avec le sentiment d'avoir été dépossédée du monde tel qu'elle le connaissait. En elle, l'urgence s'est déplacée : que faire d'autre qu'écrire, pour tenter de faire face à l'innommable ? Au fil des semaines, sa vie va se jouer dans un va-et-vient entre ce sentiment de fissuration du monde extérieur, que les attentats de novembre ne vont qu'intensifier, et celui de dépossession de son monde intime. Jamais le dehors et le dedans ne lui ont paru à ce point liés. Contre-point paradoxal, insensé, de cet effondrement généralisé : tout au long de ces mois elle a porté un enfant, puis elle l'a mis au monde.


* Les Bottes suédoises, Henning Mankell (le 18/08)

Sept ans après l'immense succès des Chaussures italiennes, l'auteur nous offre une suite (quasi indépendante) avec Les bottes suédoises, un roman intimiste qui brosse le portrait en clair-obscur d'un homme blessé et solitaire, amené par les circonstances à revisiter son histoire personnelle et familiale et à reprendre goût à la vie. Nous retrouvons Fredrik Welin. A la suite d'une erreur tragique qui a brisé sa carrière de chirurgien, il s'est volontairement coupé de la société et vit reclus depuis des années sur son île de la Baltique. Une nuit, une lumière aveuglante le tire du sommeil. Dans la panique, il enfile deux pieds gauches de deux paires de bottes dépareillées. Au matin, la maison héritée de ses grands-parents n'est plus qu'une ruine fumante. Réfugié au fond du jardin dans la caravane de sa fille Louise, il s'interroge : à soixante-dix ans, seul, dépossédé de tout, a-t-il encore une raison de vivre ? Et si l'incendie marquait une nouvelle étape dans sa vie ? Et si, à présent, ayant tout perdu, il lui fallait réapprendre à vivre avec les autres ? D'ailleurs il va vite devoir composer avec le tempérament fantasque et les révélations de Louise et surtout avec l'apparition de la jeune Lisa Modin, journaliste pour la presse locale. Culpabilité et besoin de rédemption, mensonge et énigme de la filiation, désir et soif d'amour sont autant de sentiments contradictoires qui tenaillent Fredrik Welin face à l'ombre grandissante de la vieillesse et de la mort. Pourtant, alors que l'hiver prend possession des lieux, tout va basculer imperceptiblement jusqu'au dénouement inattendu : la foi dans la vie avec l'irruption de la jeune génération - fille et petite-fille - et la promesse d'un nouvel amour.

* Une comédie des erreurs, Nele Zink (le 18/08)

Dans une petite université au fin fond de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960 -, quoique peu recommandable. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant pour redresser le tir et, faute d'y parvenir, un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle qui se transforme en envies de meurtre. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des Etats-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? A cette époque-là et dans ces régions-là, une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale. Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire. Dans cette comédie inouïe d'audace et d'intelligence, les Blancs sont noirs, les riches sont pauvres, les homos hétéros et vice-versa. Bien-pensants, conservateurs, utopistes, narcissiques, hippies et intellos : tous se croiseront au détour de situations rocambolesques, et personne n'en sortira indemne. Avec Nell Zink, dîtes adieu au mythe américain des années 1960, et ne vous fiez jamais aux apparences.


Chez Monsieur Toussaint L'Ouverture

* Watership Down, Richard Adams (le 15/09)

C'est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C'est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie.

Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisit de fuir l'inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu'à leur terre promise, Watership Down. Mais l'aventure s'arrêtera-t-elle là ?

Aimé par des millions de lecteurs, l'envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces odyssées sombres néanmoins parcourues d'espoir et de poésie.

Vous sentirez le sang versé. Vous tremblerez face aux dangers. Vous craindrez la mort. Et plus que tout, vous ressentirez l'irrépressible désir de savoir ce qui va se passer.



Chez Zulma

* Le Rouge vif de la rhubarbe, Audur Ava Olafsdottir (le 01/09)

La petite Agustina, à son habitude, est descendue seule sur la plage à l'aide de ses béquilles et la force de ses bras pour méditer sur l'inconstance de la vie. Il y a longtemps que sa mère, universitaire émérite partir explorer les espèces migratoires aux antipodes, l'a confiée à la bonne Nina, experte en confitures de rhubarbe, boudins au sang de mouton et autres délices. Avec pour père de substitution épisodique Vermandur le bricoleur au grand coeur, celui-là même qui vit accoucher en catastrophe la mère célibataire d'Agustina sur la banquette arrière de sa vieille automobile. Happée par son monde intérieur, Agustina fait bonne figure, se mêle volontiers aux activités puériles ou têtues des adultes, subit avec une dignité de chat la promiscuité désobligeante des collégiens, chante d'une voix de séraphin dans un orchestre amateur et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux d'un garçon de son âge. Mais Agustina fomente elle aussi un grand voyage : l'ascension de la Montagne, l'élévation qui lui donnera assez de coeur au ventre pour accepter sa destinée.


* Le Garçon, Marcus Malte (le 18/08)

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois sœur, amante, mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire,
le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.

* Le Messie du Darfour, Abdelaziz Baraka Sakin (le 18/08)

« C’était la seule à Nyala et sans doute même dans tout le Soudan à s’appeler Abderahman. » Avec son prénom d’homme et sa cicatrice à la joue, terrible signe de beauté, Abderahman est la fille de fortune de tante Kharifiyya, sans enfant et le cœur grand, qui l’a recueillie en lui demandant de ne plus jamais parler de la guerre. De la guerre, pourtant, Abderahman sait tout, absolument tout.
C’est un jour de marché qu’elle rencontre Shikiri, enrôlé de force dans l’armée avec son ami Ibrahim. Ni une, ni deux, Abderahman en fait joyeusement son mari. Et lui demande de l’aider à se venger des terribles milices janjawids en en tuant au moins dix.
Formidable épopée d’une amazone de circonstance dans un monde en plein chaos,
le Messie du Darfour est une histoire d’aventure et de guerre, une histoire d’amitié et de vengeance qui donne la part belle à l’humour et à la magie du roman.



Evidemment, je ne pourrais pas acquérir toute cette sélection gigantesque... malheureusement. Néanmoins, j'ai fait mon petit top 5 (c'était très difficile de choisir parmi toutes ces belles pépites) et j'espère réussir à m'offrir ou à me faire offrir ces cinq romans :

1. Ecoutez nos défaites, Laurent Gaudé, Actes Sud
    Parce que la plume de l'auteur m'a séduite depuis La Porte des Enfers. J'ai hâte de voir ce qu'il nous a réservé.

2. A la fin le silence, Laurence Tardieu, Seuil
    Ce roman aborde les attentats qui ont frappé Paris. C'est, comme beaucoup d'entre nous j'imagine, un sujet qui me tient à cœur.

3. Riquet à la houppe, Amélie Nothomb, Albin Michel
    Parce que c'est le nouveau Amélie Nothomb, tout simplement. Une valeur sûre.

4. Eclipses japonaises, Eric Faye, Seuil
    Cela parle du Japon. Alors rien que pour ça, j'ai envie de le lire :)

5. Yaak Valley, Montana, Smith Henderson, Belfond
     Ce roman m'intrigue beaucoup par ses personnages riches et variés, et totalement paumés.


J'espère que cette longue sélection vous aura donné quelques idées de lecture.
Si vous avez repéré d'autres romans intéressants dans le cadre de cette rentrée littéraire, n'hésitez pas à m'en faire part dans les commentaires !

A bientôt pour une prochaine chronique ^^













Et vous ?
Quels sont les romans de cette rentrée littéraire qui vous attirent ?



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