samedi 10 juin 2017

Une Braise sous la cendre

"Le champ de bataille est mon temple.
La pointe de la lame est mon prêtre.
La danse de la mort est ma prière.
Le coup fatal est ma délivrance."
    
    

Auteur : Sabaa Tahir
Titre VO : An Ember in the Ashes
Traduction : Hélène Zylberait
Edition : PKJ
Genre : Fantasy
Date de la parution : 15 octobre 2015
Nombre de pages : 528
Prix : 18,90 €
Prix au format Kindle : 13,99 €


Présentation de l'éditeur


"Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l'école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t'écraserai."

Autrefois l'Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l'empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d'écrire s'expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d'élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté... et sauver ceux qu'ils aiment.

Mon Avis

Quelques mois auparavant, dans un Top Ten Tuesday spécial sagas, plusieurs d'entre vous m'ont conseillé de découvrir la saga de Sabaa Tahir. J'avais vu le premier tome, Une Braise sous la cendre, encensé partout sur la blogosphère, et cette fantasy jeunesse à "tendance dystopique" a attiré ma curiosité. Puis cette couverture... comment ne pas succomber, franchement ? Mais... qu'en est-il du contenu ?

L'Empire a changé de visage depuis des décennies. Les Erudits, peuple cultivé, gardiens du savoir, sont réduits en esclavage par les Martiaux, armée belliqueuse, qui forme ses soldats à Blackliff, une école impitoyable aux méthodes très violentes. Ce récit alterne deux voix : celle de Laia, une Erudite de 17 ans, et celle d'Elias, soldat d'élite de Blackliff. Il commence sur les chapeaux de roue puisque Laia assiste, impuissante, à l'assassinat de la seule famille qui lui restait. Son frère aîné, Darin, est quant à lui, retenu prisonnier par les Martiaux. Laia se retrouve livrée à elle-même. Elle réussit à prendre contact avec la Résistance et se retrouve chargée d'accomplir une mission qui peut lui coûter la vie : devenir l'esclave de la Commandante, personnage particulièrement inhumain et tortionnaire à la tête de Blackliff.
Quant à Elias, il est un Mask, un soldat d'élite de Blackliff. Il ne pense qu'à une chose : fuir cette école et retrouver la liberté. Mais lorsqu'il est désigné pour subir des Epreuves qui, s'il les réussit, le mèneront à la tête de l'Empire, ses plans sont bouleversés... Quel choix va-t-il faire ?

Des libertés inexistantes, mais un univers foisonnant. Une Braise sous la cendre allie habilement système totalitaire et légendes multiculturelles, de l'Orient en passant par la Grèce antique.
"Enfant, je passais des heures à écouter les conteurs tribaux raconter des histoires d'êtres légendaires : le Semeur de Nuit et son djinn, les fantômes, les éfrits, les spectres et les créatures." (p.49).

Petite parenthèse : les djinns et les goules sont des créatures qu'on croise également dans un autre titre de PKJ, Rebelle du désert, de Alwyn Hamilton (ma chronique)... Les Epreuves, Veturius et Hélène sont quant à eux des références à la mythologie grecque.

Nous n'échappons pas ici aux prophéties dans ce roman de fantasy. Les Augures, créatures immortelles, font figure de pythies ou de prophètes. D'ailleurs, c'est l'un d'eux, Cain, qui perturbera les plans d'Elias et le confrontera à faire un choix :

"Demain, tu devras faire un choix. Déserter ou accomplir ton devoir. Fuir ton destin ou le regarder en face. (...) Tu as une chance de connaître la véritable liberté, de corps et d'âme." (p.86).

Laia est aussi confrontée à choisir sa destinée, mais le poids de la culpabilité se fait davantage sentir chez ce personnage. Peu sûre d'elle, fragile, mais tout de même déterminée à sauver son frère, elle fait face à de nombreux moments de découragement et de questionnement.

Les deux protagonistes de l'histoire ont soif de liberté. Le premier veut retrouver son frère et la liberté de lire et d'écrire. Le deuxième est révolté par la violence, le sang versé, les exécutions de ses camarades. Elias est un personnage vraiment fascinant car il est sans cesse tiraillé entre son caractère de soldat sanguinaire, impitoyable, et son âme empreinte de sensibilité et d'empathie. Dès le départ, il est un personnage très attachant. L'un comme l'autre, Laia et Elias devront faire des choix, faire des sacrifices et se confronter à leur destin.

Quant à la Commandante, figure emblématique de Blackliff, sans âme, sans aucune pitié, elle est véritablement l'un des personnages les plus démoniaques que j'ai pu croisés. Il n'y a aucune trace d'humanité en elle. Cependant, elle n'en est pas moins intéressante, surtout lorsqu'on connaît quelques bribes de son passé.

Enfin, l'autre point fort d'Une Braise sous la cendre, c'est l'action. On ne s'ennuie pas une seconde, des séquences s'enchaînent et la lecture est addictive du début à la fin. 
De même, la romance ici est très diluée : elle est présente, mais elle reste "pudique", cachée, retenue. Le triangle amoureux se révèle ici assez complexe, il n'est pas flagrant, et les sentiments amoureux se confondent souvent avec ceux de l'amitié.

En bref, Une Braise sous la cendre est un roman de fantasy innovant, à l'univers impitoyable bien que foisonnant et multiculturel, mettant en lumière deux personnages radicalement différents mais unis par un même objectif : la liberté. Ils affronteront de nombreux obstacles, se retrouveront à faire des sacrifices, à faire des choix. Cette saga a tout pour plaire : de l'action, des personnages forts et fascinants, un univers original, une lecture addictive et un léger soupçon de romance. Une belle référence dans le monde de la fantasy jeunesse.


A bientôt pour une prochaine chronique ^^












1 commentaire:

  1. J'ai adoré ce premier tome, j'ai super envie de lire la suite mais je n'ai toujours pas trouvé le temps :/

    RépondreSupprimer