mercredi 24 janvier 2018

[Sorties Grands formats] Ma sélection de février 2018

Envie de nouveautés en février ? Cette sélection de la rentrée littéraire d'hiver devrait vous satisfaire si vous aimez lire :
  • de la littérature nord-américaine,
  • du contemporain,
  • du thriller et du roman noir,
  • les romans d'Emile Zola et/ou de Victor Hugo,
  • les documents sur... les Américains, les Etats-Unis.

A vos litres de café/thé et à vos petits gâteaux, installez-vous confortablement et voyagez parmi ma grande sélection des sorties grands formats de février 2018... Enjoy !




Le 1er février


La Fin d'où nous partons, Megan Hunter (Gallimard, collection "Du monde entier")


Une femme s'apprête à accoucher au moment où Londres est menacée par une inquiétante et mystérieuse montée des eaux. Elle et R, son mari, doivent fuir avec leur nouveau-né, qu'ils ont baptisé Z. R et la narratrice sont rapidement séparés. Cette dernière prend la mer avec Z et O, une autre femme poursuivant seule son chemin avec son tout jeune enfant. A l'abri sur une île, elles attendent. Que l'inondation et les incendies cessent, que leurs compagnons réapparaissent, que leur vie retrouve son ancien cours. Pendant ce temps, les premières dents de Z percent dans sa bouche espiègle et le lien de plus en plus profond qui le relie à sa mère devient très vite, parmi la confusion et l'incertitude environnantes, le havre le plus sûr. Megan Hunter excelle dans l'expression des sensations, des émotions et des angoisses liées à la découverte de la maternité. Au-delà de cette sphère intime, elle fait également écho aux questionnements actuels sur l'écologie, les migrations de populations et l'effondrement de notre civilisation.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet 



Ces Morts heureux et héroïques, Luke Mogelson (Gallmeister)

Un vétéran cherche à reconquérir sa femme et part la retrouver chez ses parents, là où elle s’est réfugiée après qu’il l’a frappée. Une mère célibataire fait de longs trajets pour aller voir son fils en prison – il a tué un homme d’un coup de poing lors d’une permission. Un infirmier de retour de mission élit domicile dans un réduit de l’arsenal de la Garde nationale de New York, incapable de rentrer chez lui. Un journaliste raconte sa vie en Afghanistan, entre ironie et désespoir, avant qu’une bombe ne fasse sauter le café dans lequel il se trouve.
En dix histoires subtilement liées les unes aux autres, Luke Mogelson dépeint les conséquences de la guerre sur les combattants et les civils, et la manière dont la violence subie ou infligée à l’autre bout du monde se répercute jusqu’aux Etats-Unis.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Juliane Nivelt


Sans lendemain, Jake Hinkson (Gallmeister)

Billie Dixon sillonne les États-Unis des années 1940, s’efforçant de vendre des films dans les salles de cinémas des petites villes du Midwest. Elle apprécie son boulot et le contact avec les clients. Jusqu’à ce que dans un bled paumé de l’Arkansas, un prédicateur fanatique s’en prenne à elle, bien décidé à bouter hors de la ville tout ce qui ressemble à du cinéma. Billie aimerait bien le convaincre de changer d’avis, mais les choses se compliquent encore lorsqu’elle commence à se sentir attirée par Amberly, l’épouse du pasteur. Un désir qui va la conduire à s’emmêler dans un filet de mensonges et de supercheries, jusqu’à l’inévitable point de non-retour.
Bel hommage aux classiques du genre, Sans lendemain est un bâton de dynamite dont la mèche se met à crépiter dès le premier paragraphe.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides


Filles de la mer, Mary Lynn Bracht (Robert Laffont)

Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l'eau que dans les profondeurs des vastes océans... Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.
Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, où l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.
Traduit de l'anglais par Sarah Tardy


Phénomènes naturels, Jonathan Franzen (L'Olivier)

Louis Holland, jeune homme passionné par l'univers de la radio, vient de s'installer dans la région de Boston. Sa vie suit un cours normal, entre petits boulots et relations familiales compliquées, jusqu'au jour où séisme vient tout remettre en cause de manière inattendue. La seule victime n'est autre que l'excentrique grand-mère par alliance de Louis Holland, laquelle laisse derrière elle une fortune estimée à 22 millions de dollars, provoquant déchirures et affrontements dans le clan Holland...
Mais ce qui n'était qu'une comédie familiale se transforme rapidement en un roman politique quand on découvre l'origine du séisme...
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Olivier Deparis


Le 07 février


L'Homme qui est tombé dans l'oubli, Mia Ajvide (Actes Sud)

Un jour, la femme de Jack ne le reconnaît plus. Il semble effacé de sa mémoire, comme si leur vie commune dans la petite maisonnette au bord de la mer n'avait jamais existée. Et à son travail, ses collègues se montrent soudain très distants, voir méfiants. Même sa vieille mère le regarde d'un air perplexe et terrorisé. Personne ne sait qui il est. Dans ce premier roman aux airs de conte kafkaïen, Mia Ajvide emprunte autant au thriller psychologique qu'au fantastique et mêle habilement enquête historique et drame personnel. L'absurdité et la terreur se côtoient, résonnant dangereusement avec une réalité que la plupart préfèrent oublier...
Traduit du suédois par Johanna Chatellard-Schapira


L'Appel du fleuve, Robert Olen Butler (Actes Sud)

Tandis que leur père est hospitalisé et vit certainement ses derniers jours, deux frères revisitent leur passé. Quarante-sept ans plus tôt, la guerre du Vietnam les a séparés – l’un s’est engagé, l’autre a fui au Canada. Mais l’heure des retrouvailles (et des comptes) a peut-être enfin sonné.
Un roman magistral et poignant, par l’une des plus grandes voix de la littérature américaine.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Piningre




Débâcle, Lize Spit (Actes Sud)

A Bovenmeer, un petit village flamand, seuls trois bébés sont nés en 1988 : Laurens, Pim et Eva. Enfants, les "trois mousquetaires" sont inséparables, mais à l'adolescence leurs rapports, insidieusement, se fissurent. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un plan : faire se déshabiller devant eux, et plus si possible, les plus jolies filles du village. Pour cela, ils imaginent un stratagème : la candidate devra résoudre une énigme en posant des questions ; à  chaque erreur, il lui faudra enlever un vêtement. Eva doit fournir l'énigme et servir d'arbitre si elle veut rester dans la bande. Elle accepte, sans savoir encore que cet "été meurtrier" la marquera à jamais. Treize ans plus tard, devenue adulte, Eva retourne pour la première fois dans son village natal. Cette fois, c'est elle qui a un plan...
Traduit du néerlandais (Belgique) par Emmanuelle Tardif



Dans la vallée décharnée, Tom Bouman (Actes Sud)

Henry Farrell est le seul flic de Wild Thyme, une petite ville perdue dans le nord de la Pennsylvanie. Le genre de coin où il ne se passe pas grand-chose, mais vous savez ce qu'on dit de l'eau qui dort. Au début, Henry se voyait partager son temps entre parties de chasse et soirées à la coule, mais les compagnies pétrolières se sont mises à chercher du pétrole dans le coin, elles ont fait des chèques, et l'ambiance entre voisins s'en est ressentie. Sans compter la drogue, bricolée dans des labos de fortune cachés dans les bois. Henry connaît bien les mecs, il est allé à l'école avec eux. Alors quand on retrouve un cadavre sur les terres d'un vieux reclus, Henry comprend qu'il peut s'asseoir une bonne fois pour toutes sur ses rêves de tranquillité.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Alain Defossé



Beau ravage, Christopher Bollen (Calmann-Lévy)


Ian, jeune homme élevé dans un milieu new-yorkais huppé, se retrouve soudain sans le moindre sou, quand son père le déshérite à sa mort. Il repense alors à Charlie, son meilleur ami d'enfance d'origine grec, et dont la famille est richissime. Charlie mène une vie très douce à Patmos où il s'est installé avec sa superbe fiancée. Entre virées en yachts et soirées d'ivresse, il s'est construit sa forme de paradis. Charlie semble ravi de retrouver son vieil ami Ian quand il débarque à Patmos au début de l'été. Il lui réserve même une surprise et a invité un ancien amour d'Ian. Cependant, Ian n'a pas la tête à passer du bon temps : sa seule mission est d'emprunter de l'argent à Charlie, ce qui s'avère plus compliqué que prévu. Quand Charlie finit par refuser, il lui propose néanmoins une alternative : devenir son numéro deux dans la compagnie de location de yachts de luxe qu'il a fondée récemment. Un bon salaire, un toit gratuit sur une île de rêve, et le plaisir de travailler avec un ami, la proposition est très alléchante - Ian l'accepte. Cependant, à partir de ce moment, la vie paradisiaque se fracture : Charlie disparait du jour au lendemain; Ian découvre qu'il est criblé de dettes et se retrouve violemment menacé par ses créanciers; et pire encore, il comprend que les yachts sont une façade pour un trafic des plus illicites. Alors qu'Ian tente désespérément de retrouver la trace de Charlie, il prend conscience du piège dans lequel il s'est mis. Dans un cadre de rêve, une descente aux enfers addictive qui questionne les faux-semblants, la force de l'amitié et le poids du destin.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Peronny


Les faux plis de l'amour, Katherine Heiny (JC Lattès)


Graham Cavanaugh a divorcé de sa première épouse pour épouser sa petite amie, Audra, une femme aussi incontrôlable que spontanée et drôle. Or Graham apprend à ses dépens que la vie avec Audra peut aussi être épuisante, car elle est constamment interrompue par des appels téléphoniques interminables, des invités difficiles à nourrir qui éternisent leur séjour et des invitations à des mariages où il ne connaît personne. Audra est convaincue que la pure force de sa personnalité peut l’aider à se jouer des relations sociales les plus improbables, et la voilà qui escorte son fils à des goûters bizarres au club d’origami, et qui décide de nouer une amitié avec Elspeth, la première épouse de Graham  ! Ce dernier n’est pas sûr de bien saisir pourquoi elle veut tant se lier d’amitié avec la femme dont il a divorcé. Et d’ailleurs, comment a-t-il pu aimer deux femmes si différentes ? A-t-il fait le bon choix ? Et surtout, le bon choix existe-t-il ?
Roman divinement drôle sur les  difficultés du couple, le plaisir et la  complexité à élever des enfants et la tentation irrésistible de s’interroger sur le chemin que l’on n’a pas suivi.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise Pertat



Légendes d'automne, Jim Harrison (Flammarion)


Cochran cherche sa vengeance au Mexique, Nordstrom la trouve dans un hôtel de luxe à New York et Tristan y consacre la meilleure partie de son existence. Trois hommes, trois vengeances, trois histoires d'une intensité et d'une violence à couper le souffle. Le premier chef-d'œuvre de Jim Harrison. Nouvelle traduction.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Brice Matthieussent






Le 08 février


La Honte !, Jon Ronson (Sonatine)

Voyage au pays de la honte : le ridicule ne tue pas...il divertit !
Un tweet malheureux, un plagiat, une remarque de mauvais goût qui vous échappe et, avec les réseaux sociaux, c'est désormais le monde entier qui peut vous tomber dessus. En quittant ainsi la sphère personnelle, la honte a depuis quelques années connu une promotion inespérée.
Grand reporter d'un genre très particulier, Jon Ronson a rencontré quelques honteux célèbres malgré eux. Au-delà de ces portraits, parfois dramatiques, parfois désopilants, il s'interroge sur cette nouvelle forme insidieuse du contrôle social. Derrière son écran, la majorité silencieuse s'en donne en effet à cœur joie pour pointer les fautes des autres, et s'en réjouir. Et aujourd'hui, une journée où personne n'est désigné du doigt sur la Toile finit par être ennuyeuse, sinon décevante. Seraient-ce les nouveaux jeux du cirque ?
Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau


L'Eté de la haine, David Means (Gallimard, collection "Du monde entier")

Lors de son retour de la guerre du Vietnam, le jeune vétéran américain Eugene Allen passe tout son temps à taper à la machine un roman intitulé Hystopia, qui sera découvert et publié après sa mort, dans les années soixante-dix. Il y dépeint une Amérique parallèle dans laquelle le gouvernement de John Fitzgerald Kennedy a mis au point un traitement pour guérir les soldats rescapés du Vietnam de leur trauma. Sous l’influence d’un stupéfiant très puissant, le Tripizoïde, ils rejouent les scènes de combat qu’ils y ont vécues et finissent par oublier leurs véritables souvenirs. Le traitement de 'repliement' se révèle toutefois partiellement efficace et certains soldats 'mal repliés' sèment le chaos dans le pays, poursuivant la guerre qui se joue toujours dans leur tête.
La Brigade Psycho tente de maintenir l’ordre. L’agent Singleton – un vétéran 'replié' – et l’agent Wendy sont aux trousses de Rake, un rescapé particulièrement meurtrier. Malgré sa mémoire effacée, Singleton devine que quelque chose le relie à Rake.
À travers le personnage d’Eugene Allen, David Means compose un roman ténébreux et brutal qui démontre qu’utopie et dystopie ne font parfois qu’un.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Serge Chauvin




Jake, Bryan Reardon (Gallimard, collection "Série noire")

Simon Connolly est l’heureux père de deux enfants, Jake et Laney. Certes, la situation de cet homme au foyer est pour le moins originale et Simon n’est pas toujours très à l’aise dans ce rôle. Mais, cahin caha, la famille coule des jours paisibles… Jusqu’au jour où Doug Martin-Klein, un gamin associable dont Jake est le seul copain, tire sur plusieurs adolescents avant de se donner la mort.
Les survivants et les blessés sont peu à peu évacués mais Jake est introuvable. Et très vite soupçonné d’être le complice de Doug.
Commence alors pour Simon une véritable descente aux enfers. Comment une chose pareille a-t-elle pu arriver ? Comment a-t-il pu ne rien entrevoir du drame qui se profilait ? Jake est-il coupable ? Où est-il passé ?
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Flavia Robin


Que le diable soit avec nous, Ania Ahlborn (Denoël)

Un conte horrifique où la violence et la folie affleurent à chaque page... Deer Valley, Oregon. Le jeune Jude Brighton a disparu depuis trois jours. Les autorités commencent à perdre espoir, et la thèse d'une fugue laisse progressivement la place à des hypothèses plus inquiétantes. Malgré son jeune âge, Steve Clark, le meilleur ami de Jude, est bien conscient de cela. Grand fan de séries policières, il sait que chaque minute qui passe est capitale. D'autant plus que ce drame n'est pas le premier à frapper Deer Valley. Un jeune garçon a été retrouvé mort dix ans plus tôt, son corps atrocement mutilé. Sans oublier tous ces animaux domestiques disparus sans laisser de trace... Lorsque Jude réapparaît de façon tout à fait inattendue, tous pensent que la vie va reprendre son cours. Mais Steve se rend vite compte que quelque chose ne va pas. Et si le garçon qui était mystérieusement ressorti des bois n'était pas vraiment Jude ?
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Samuel Sfez


L'Âge de raison, Jami Attenberg (Les Escales)


Les tribulations d'une New-Yorkaise bien décidée à vivre selon ses propres règles.
Autour d'Andréa Bern, célibataire légèrement alcoolique ayant renoncé à sa vocation artistique, tout le monde semble avoir une idée bien précise de ce que signifie " être adulte " : sa meilleure amie, Indigo, a choisi de se marier, son frère – qui semble être miraculeusement sorti indemne de leur enfance mouvementée – s'apprête à devenir père, et son ami Matthew a choisi de consacrer tout son temps (et son argent) à la peinture et à ses tableaux.
Pour Andréa, la vie d'adulte ressemble surtout à une lutte permanente. À l'ombre de l'Empire State Building, elle cherche sa voie. Comment tracer son chemin à New-York quand on aime les pas de côté ? Saura-t-elle atteindre un jour l'âge de raison ?
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Karine Reignier-Guerre




Midwinter, Fiona Melrose (La Table Ronde)

Landyn Midwinter et Vale, son fils, agriculteurs dans le Suffolk, sont des hommes du terroir. Les temps sont durs, et face à la concurrence des grandes entreprises ils doivent lutter pour garder leur propriété, leur gagne-pain et leur héritage. Mais un combat plus profond et plus brutal est à l'oeuvre en arrière-plan : un face-à-face à propos de l'horrible mort de Cecelia, épouse et mère adorée, dix années auparavant en Zambie ; un passé que tous deux ont refusé d'affronter jusque-là. Lors d'un hiver particulièrement éprouvant, Landyn et Vale se débattent avec leurs souvenirs et leur douleur, remuant ce qui reste de leur fragile unité familiale sans cesse menacée d'éclatement. Tandis que Vale prend des décisions de plus en plus désespérées, Landyn se réfugie auprès de sa terre et de ses bêtes. Dans une langue à la fois sensible, orale et elliptique, les récits de Landyn et de Vale alternent pour raconter à la fois le Suffolk et la Zambie. Un va-et-vient temporel et géographique remarquablement construit. Midwinter est un roman naturaliste et poétique qui traite de la culpabilité et des occasions perdues, de la relation entre ces deux hommes aussi fragiles que leur quotidien est rude. Un premier roman polyphonique, sombre et magistral.
Traduit de l'anglais par Edith Soonckindt



Teigneux, Daniel Kraus (Fleuve)


Un thriller paranormal troublant et angoissant, un huis-clos sombre et crépusculaire, une histoire familiale oppressante aux frontières du paranormal.
Neuf ans se sont écoulés depuis cette nuit terrible au cours de laquelle Ry Burke, tout juste âgé de dix ans, a fui la fureur dévastatrice de son père. Il n'a dû sa survie qu'à ses jouets, les Trois Innommables : le réconfortant et malicieux Mister Oursington, le sage Jésus en plastique, et l'étrange et inquiétant Teigneux, qui lui ont transmis force et conseils.
Aujourd'hui, l'heure est venue de quitter la ferme, et cette terre maudite de l'Iowa qui semble refuser de produire depuis que Marvin, le père tyrannique et maître des lieux, est en prison. Les Burke sont enfin prêts à se libérer du passé. Mais leurs démons refusent de lâcher prise, et la pluie de météorites qui s'abat sur la région va les déchaîner.
Le matin du départ, Ry entend un fredonnement trop familier s'échapper de la cuisine. Marvin est de retour...
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Ancion et Axelle Demoulin



La Femme à la fenêtre, A.J. Finn (Presses de la Cité)

Elle a tout vu, mais faut-il la croire ?
Séparée de son mari et de leur fille, Anna vit recluse dans sa maison de Harlem, abreuvée de merlot, de bétabloquants et de vieux polars en noir et blanc. Quand elle ne joue pas aux échecs sur internet, elle espionne ses voisins. Surtout la famille Russel – un père, une mère et un adorable ado –, qui vient d'emménager en face. Un soir, Anna est témoin d'un crime. Mais comment convaincre la police quand on doute soi-même de sa raison ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet



Américains d'Amérique, Gertrude Stein (Bartillat)


Gertrude Stein, née en 1874, arrive à paris en 1903, où elle mourra en 1946.
Elle aura été le centre de rayonnement des Américains à Paris, de la " génération perdue " des années 20, l'inspiratrice d'une nouvelle forme de littérature qui a donné notamment un Hemingway d'une part, un Scott Fitzgerald d'autre part. Son œuvre personnelle, autant que son influence directe a marqué toute une époque et n'a cessé d'agir depuis. Elle a laissé deux œuvres importantes : L' Autobiographie d'Alice B. Toklas (1932) et The Making of Americans dans son titre d'origine, livre gigantesque qui deviendra en français Américains d'Amérique. C'est l'histoire de sa famille israélite émigrée en Amérique au XIXe siècle, une vaste chronique familiale écrite très librement au fil des souvenirs et qui a pris peu à peu une valeur exemplaire. Il s'agit d'un livre essentiel par son contenu. Américains d'Amérique constitue un document d'une valeur historique et littéraire considérable, œuvre d'une femme qui pendant trois générations a été à l'avant-garde des lettres et des arts et la créatrice d'un style nouveau. Gertrude Stein ne s'est pas contentée de peindre un fragment de l'Amérique, mais une famille complète, une famille qui est toute l'Amérique, en sa fuite, en ses migrations, ses installations et ses conquêtes, une famille sans interruption et sans lacune. C'est toute une idée de l'Amérique qui ressort à travers ces pages.
La couverture est issue d'une ancienne édition. A ce jour, l'éditeur n'a pas publié la couverture de cette nouvelle édition.


Normal, Warren Ellis (Au diable Vauvert)

Prévoir le futur. Certains nomment ça fixer l’abîme. À Normal Head on accueille des veilleurs stratégiques civils ou militaires rendus fous par leurs visions de bouleversements géopolitiques, guerres de drones et apocalypses diverses. Quand on retrouve à la place d’un patient un tas d’insectes dans son lit, les névrosés et déséquilibrés de l’institut se lancent dans une folle enquête, entre aliénation et surveillance… Une dystopie à l'humour noir et grinçant.

Traduit de l'anglais par Laurent Queyssi




Paris, Emile Zola (La Découverte)


Paris est sans doute l'une des œuvres les plus méconnues d'Émile Zola, et les moins commentées par la critique. Destin étrange que celui de ce roman pourtant splendide, qui connaît une troublante actualité à l'époque : sa publication intervient en effet à un moment où la carrière de son auteur connaît un bouleversement majeur : son engagement en défense du capitaine Dreyfus et la publication de son fameux " J'accuse ", dans L'Aurore du 13 janvier 1898.
Ce roman, passé inaperçu à l'époque, et qui s'inscrivait dans un triptyque avec Lourdes et Rome, résonne aujourd'hui de manière extraordinaire. En suivant le personnage de l'abbé Pierre Froment, Zola nous plonge dans l'atmosphère délétère d'une République affairiste - le scandale de Panama avait à l'époque révélé les collusions entre le monde politique et celui de la finance. République corrompue qui contraste avec la misère et l'extrême pauvreté que connaît le petit peuple de Paris. Mais c'est la vague d'attentats anarchistes des années 1892-1894 qui inspire à Zola le " fil rouge " de ce roman.
À la lecture de la préface d'Edwy Plenel, on découvrira ainsi à quel point ouvrage résonne singulièrement avec notre époque... 




Le 15 février


Le Goût sucré des souvenirs, Beate Teresa Hanika (Les Escales)


Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d'abricot, tous confectionnés avec sa mère.
Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d'abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu'elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci chantait. Et puis l'arrestation de toute sa famille par les SS, la solitude et la perte de repères. Quand Pola, une jeune danseuse, emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. D'autant plus que Pola lutte, elle aussi, contre ses propres démons. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé.
Traduit de l'allemand par Rose Labourie





Couples, John Updike (Gallimard, collection "L'Imaginaire")

Tarbox, petite ville située entre les marais salants et les grands réseaux routiers des environs de Boston, préserve soigneusement une façade de rusticité et de charme vieillot. La bonne société y mène sans drame ses jeux plus ou moins innocents. Freddy Thorne, dentiste, Matt et Piet, associés dans les affaires immobilières, travaillent à Tarbox ; leurs amis, Frank, Roger et Harold, évoluent dans les milieux financiers et universitaires de Boston ; leurs épouses s'emploient à organiser les divertissements. De réception en réception, des liens particuliers s'établissent dans ce cercle d'amis, où les couples semblent partager une curiosité malsaine pour la vie intime des autres.
Peu à peu, l'auteur nous révèle la profonde insatisfaction sentimentale et sexuelle de ces couples pour qui de brèves et discrètes aventures sont les seules évasions possibles. L'adultère de fait ou d'intention est la règle générale à Tarbox. Foxy Whitman et son mari Ken, installés dans cette petite ville depuis peu, n'y échapperont pas. Foxy prend la place de Georgene auprès de Piet, mais cette fois, les deux amants se trouvent pris à leur propre jeu. Quand Piet voudra rompre leur liaison, ce sera trop tard : sa femme Angela aura déjà demandé le divorce, Ken Whitman aussi. Foxy et Piet reformeront donc un autre couple légal...
Cette intrigue assez linéaire n'est qu'un prétexte à une chronique scandaleuse d'une certaine société américaine, fortunée, provinciale, qui s'abrite derrière une solide façade de conventions sociales. L'auteur, parfois avec complaisance, n'hésite pas à exposer les mœurs sexuelles de cette société à qui la vulgarité de langage semble d'un irrésistible érotisme.
Dans un style alerte, John Updike a écrit une œuvre à la fois cruelle et captivante, un impitoyable réquisitoire contre le cœur humain et son immense ennui.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Marie Soulac


La Baleine de Dublin, Ray Bradbury (Denoël)


En 1953, Ray Bradbury est appelé dans les environs de Dublin par John Huston pour écrire le scénario de Moby Dick. Celui qui n’est encore que l’auteur relativement obscur des Chroniques martiennes et de Farenheit 451 se trouve confronté à deux monstres : l’un, monstre sacré du cinéma, homme truculent à l’humeur fantasque, et le second, monstre qu’est l’animal mythique imaginé par Melville. Mais ce voyage est aussi l’occasion pour lui de découvrir un pays où le merveilleux et le loufoque sont toujours prêts à surgir de la grisaille du quotidien.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hélène Collon





Emma dans la nuit, Wendy Walker (Sonatine)

Deux sœurs disparaissent. Trois ans plus tard, une seule revient. Dit-elle toute la vérité ?
Emma, 17 ans, et Cass, 15 ans, sont les sœurs Tanner, devenues tragiquement célèbres depuis leur inexplicable disparition. Après trois ans d'absence, Cass frappe à la porte de chez ses parents. Elle est seule. Elle raconte comment sa sœur et elle ont été victimes d'un enlèvement puis retenues captives sur une mystérieuse île. Emma y serait toujours. Mais la psychiatre qui suit cette affaire, le Dr Abigail Winter, doute de sa version des faits et s'intéresse de plus près aux Tanner. Elle finit par découvrir, sous le vernis des apparences, une famille dysfonctionnelle régentée par une mère narcissique. Que s'est-il réellement passé trois ans auparavant ? Cass dit-elle toute la vérité ?
Passée maître dans l'art de tisser sa toile psychologique, l'auteur de Tout n'est pas perdu réussit une fois encore à nous emporter avec ce récit sombre et fort. Chaque personnage livre peu à peu sa personnalité, fascinante, trouble et complexe, et les liens familiaux deviennent bientôt comme un bâton de dynamite dont on aurait allumé la mèche.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère



Le 22 février 


Le Feu et la fureur, Michael Wolff (Robert Laffont)

Fire and Fury. Le livre qui a mis le feu à la Maison Blanche et créé l'événement mondial paraît le 22 février aux Éditions Robert Laffont.
Son auteur, le journaliste Michael Wolff, a bénéficié d'un accès exceptionnel à Donald Trump et son entourage. Il nous entraîne dans les coulisses de la Maison Blanche et multiplie les révélations.
Luttes de pouvoir, passe-droits en tous genres, amateurisme, trahisons et tweets scandaleux... Tout montre que Donald Trump n'était pas préparé à être à la tête de la première puissance mondiale. En avait-il même envie ? À travers plus de 200 témoignages – famille, garde rapprochée, ministres, haute administration –, Michael Wolff relance le débat : Donald Trump est-il en capacité de gouverner ?
Le livre démontre comment l'entourage familial et professionnel de Trump tente de camoufler les incompétences, gaffes et autres défaillances quotidiennes du 45e président des États-Unis. Jarvanka (l'inséparable couple que forment Ivanka Trump et Jared Kushner), Steve Bannon et les autres conseillers, déploient une énergie considérable à maintenir un semblant de normalité. Mais le masque se fissure et certains membres de l'équipe craquent : " C'est pire que ce que vous pouvez imaginer. Un idiot entouré de clowns. "



Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Michel Faure, Nikki Cooper, Valérie Le Plouhinec, Isabelle Chelley




Le 23 février


Les Misérables, Victor Hugo (La Pléiade)

«Tant qu'il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d'une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans certaines régions, l'asphyxie sociale sera possible ; en d'autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.»
Victor Hugo, Hauteville-House, I
er janvier 1862.

Edition de Maurice Allem




Le 28 février


Sleeping Beauties, Stephen King et Owen King (Albin Michel)

Un phénomène inexplicable s'empare des femmes à travers la planète : une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil et si l'on tente de les réveiller, on prend le risque de les transformer en véritables furies vengeresses. Bientôt, presque toutes les femmes sont touchées par la fièvre Aurora et le monde est livré à la violence des hommes. À Dooling, petite ville des Appalaches, une seule femme semble immunisée contre cette maladie. Cas d'étude pour la science ou créature démoniaque, la mystérieuse Evie échappera-t-elle à la fureur des hommes dans un monde qui les prive soudainement de femmes ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch





Vous êtes toujours là ? Bravo à vous ^^. Il y a beaucoup de parutions intéressantes pour ce mois de février, comme vous avez pu le constater ! Les romans qui me tentent le plus ? 
  • La Fin d'où nous partons, Megan Hunter (sortie le 01/02)
  • Sans lendemain, Jake Hinkson (sortie le 01/02)
  • L'Homme qui est tombé dans l'oubli, Mia Ajvide (sortie le 07/02)
  • Débâcle, Lize Spit (sortie le 07/02)
  • L'Eté de la haine, David Means (sortie le 08/02)
  • Jake, Bryan Reardon (sortie le 08/02)
  • Normal, Warren Ellis (sortie le 08/02)
  • Emma dans la nuit, Wendy Walker (sortie le 15/02)


Je vais m'arrêter là, sinon je vais vous reciter toute ma sélection... ^^

Je vous souhaite de belles lectures.

A bientôt ^^







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