dimanche 26 novembre 2017

Premières lignes #17 : "Le Crime de l'Orient-Express" d'Agatha Christie

Ce rendez-vous hebdomadaire a été créé par Ma Lecturothèque.

Le principe est simple : il s’agit de présenter chaque semaine l’incipit d’un roman.

Ce rendez-vous est très intéressant car il nous permet de découvrir en quelques lignes un style, un langage, un univers, une atmosphère.

On choisit le livre que l'on veut : un coup de cœur, une lecture actuelle, un livre de sa PAL, un emprunt à la bibliothèque...



Je vous propose aujourd'hui de lire les premières lignes d'un grand classique de la littérature anglaise, Le Crime de l'Orient-Express de la célèbre Agatha Christie. Je l'ai terminé hier et ça a été une excellente lecture. La couverture de la nouvelle édition (c'est l'affiche du film de Kenneth Branagh qui sort le 13 décembre prochain) est magnifique ! La couverture vintage des éditions du Masque n'est pas mal non plus.




PREMIERE PARTIE

LES FAITS




UN VOYAGEUR DE MARQUE SUR LE "TAURUS-EXPRESS"



     A cinq heures du matin, en gare d'Alep, stationnait le train désigné sous le nom pompeux de "Taurus-Express". Il comprenait un wagon-restaurant, un sleeping-car et deux autres voitures.
     Devant le marchepied du sleeping-car, un jeune lieutenant français, en uniforme élégant, couvert d'un épais manteau, conversait avec un petit homme emmitouflé jusqu'aux oreilles et dont on n'apercevait que le bout du nez rouge et deux fortes moustaches relevées en croc.
     Par ce froid glacial, accompagner au train un étranger d'importance n'offrait rien d'enviable, mais le lieutenant Dubosc s'acquittait de cette corvée avec une bonne grâce parfaite et prodiguait au voyageur des amabilités en un langage des plus châtiés. Le jeune officier ne savait pas au juste de quoi il s'agissait. De vagues rumeurs avaient circulé dans la garnison. Le général - son général - s'était montré pendant quelques jours d'humeur massacrante, jusqu'à l'arrivée de ce Belge qui, paraît-il, avait fait tout exprès pour cette occasion - quelle occasion !... - le voyage d'Angleterre en Syrie. Après une semaine écoulée dans une atmosphère des plus tendues, les événements s'étaient précipités : un officier avait démissionné, un personnage occupant des fonctions civiles avait été rappelé par son gouvernement. Puis les visages anxieux s'étaient rassérénés et certains règlements rigoureux s'étaient peu à peu relâchés ; enfin, le général - le général du lieutenant Dubosc - avait retrouvé sa bonne humeur. 
     Dubosc avait surpris quelques bribes de conversation entre son chef et l'étranger.

     Mon cher, disait le vieux général d'une voix émue, vous avez éclairci une affaire pénible et évité de graves complications ! Comment vous remercier de votre empressement à répondre à mon appel ?
     A quoi l'étranger (M. Hercule Poirot, pour l'appeler par son nom) avait fait une réponse adéquate où entrait cette phrase :
     Je ne saurais oublier, mon général, qu'un jour vous m'avez sauvé la vie.


Le Crime de l'Orient-Express (Murder On The Orient Express), Agatha Christie, traduit de l'anglais par Jean-Marc Mendel, Le Livre de Poche, 220 pages, novembre 2017, 6,30 €.


Je vous souhaite un très bon dimanche et de belles lectures.

A demain ^^








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